« Jala » pointe le bout de son nez
TORNIKE JALAGONIA - TROISIÈME LIGNE CENTRE LE GARÇON DE 21 ANS A DISPUTÉ DIMANCHE SON PREMIER MATCH CHEZ LES PROFESSIONNELS. IL A DÉSORMAIS LES CARTES EN MAIN POUR MONTRER L’ÉTENDUE DE SON TALENT.
Après deux ans à patienter, T or nikeJa la go ni a a enfin eu, le week-end dernier, sa chance pour la première fois avec l’équipe professionnelle en match officiel. Arrivé à l’été 2018 sur la Côte basque, le chemin fut pourtant long et semé d’embûches, pour lui, avec une fracture de la cheville couplée à un statut de « non Jiff », qui l’ont empêché de fouler les pelouses de Pro D2 plus tôt. Le niveau ? Il l’avait, bien entendu, depuis un bout de temps. Peu importe. Tout vient à point qui sait attendre et Jalagonia a su prendre son mal en patience jusqu’à cette réception de « Carca ». « J’étais très content de jouer. Avant le match, j’étais excité, nerveux et stressé. Je ne voulais pas
faire de fautes » raconte-t-il. « Ces derniers mois, nous avons tout fait
pour que son statut de « non Jiff » ne soit plus un handicap, explique
Matthew Clarkin, directeur sportif du BO. Ce n’est pas facile quand tu es en concurrence avec Knight, Armitage… Mais Tornike n’a jamais baissé la tête, il ne s’est pas posé de questions et a travaillé à fond. »
DES IDOLES NOMMÉES GORGODZE ET PARISSE
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Jalagonia est un troisième ligne avec des mains, solide physiquement, sans être non plus un golgoth (1,88 m, 100 kg) et rude au contact. Clarkin, ancien numéro huit, qui l’avait repéré lors d’un match de la Géorgie moins de 20 ans,
analyse : « C’est un joueur qui s’implique dans le jeu. Il est très actif, touche beaucoup de ballons, est capable de sauter en touche. Il peut bien défendre, c’est un joueur très complet. Je ne veux pas lui mettre la pression en disant que c’est le prochain Parisse, mais il a un profil qui lui ressemble, même s’il n’est pas très grand. Comme il est capable de tout faire, c’est très intéressant de l’avoir dans son effectif. » À tout juste 21 balais, « Jala » possède tout naturellement une grosse marge de progression. Clarkin toujours : « Comme il touche beaucoup de ballons, il a une volonté de bien faire, mais commet parfois des petites fautes de main. Malgré ses qualités techniques, il lui arrive de faire la petite passe de trop. Mais c’est normal et je préfère voir des mecs jouer et tenter des choses, plutôt que de voir des types qui se cachent et qui ont peur de l’échec. » Talentueux et véritable espoir pour son pays natal, le Géorgien a déjà un petit bagage à son actif à l’échelle internationale. Ce fan de Parisse et Gorgodze a, en effet, disputé deux Coupes du monde des moins de 20 ans (2017, 2018) et a enfilé pour la première fois, au mois de mars dernier, la tunique des « Lelos ». Avec ces derniers, il ambitionne de « jouer un maximum ». Avec Biarritz ? C’est la même chose. Doucement, mais sûrement, le troisième ligne pointe le bout de son nez. Et ce n’est que le début…