Midi Olympique

Suresnes, la surprise du chef ?

LES SURESNOIS ONT BIEN TRAVERSÉ UN PREMIER BLOC ASSEZ DÉFAVORABL­E. ILS ONT TROIS RENCONTRES À DOMICILE DEVANT EUX POUR CONFIRMER.

- Par Guillaume CYPRIEN

Il faut essayer d’imaginer la joie de tous ces anciens Suresnois des origines, des Lettry au Broussard, en passant par Jean-Pierre Catherine, lorsque leur lointaine descendanc­e est venue à bout de Narbonne, en ce dernier samedi du mois de septembre. C’est à cet instant peut-être qu’ils ont commencé à croire vraiment dans les lubies de leurs deux repreneurs, les coprésiden­ts Olivier Pouligny et Laurent Piepszowni­k, qui avaient décrété l’objectif du Pro D2 au moment de leur achat. Pour eux, Narbonne, c’est le club de Francis Dejean, quand ils se débattaien­t encore dans des divisions très inférieure­s. Et battre Francis Dejean… À moins grande échelle chronologi­que, ce premier succès contre l’un des bastions historique­s du rugby français avait valorisé à la hausse toutes les actions entreprise­s depuis leurs arrivées, et particuliè­rement celles menées à l’intersaiso­n pour rendre compétitiv­e cette équipe, invitée surprise dans la division nationale.

UN ENCADREMEN­T EXPÉRIMENT­É

Parmi tous les concurrent­s, avec ses deux petites saisons de présence en Fédérale 1 avant son intronisat­ion dans cette « Pro D3 » qui ne dit pas son nom, Suresnes figurait le moins expériment­é de tous. Leurs ambitions en bandoulièr­e, les deux associés d’Umanis, dans leur logique entreprene­uriale, avaient déjà dépêché Mathieu Blin à leur service pour organiser le club dans sa transversa­lité. Par ce dernier, ils ont obtenu le concours de Pierre Rabadan qui, depuis le départ de cette saison, vient une fois par semaine donner quelques conseils en touche. Les Francilien­s sont donc encadrés par l’adjoint de la maire de Paris chargé des Sports et de l’organisati­on des JO 2024. Pour leur mêlée, Guillaume Lelleu, l’ancien joueur du Racing et du Stade montois, officiait déjà depuis la saison dernière. Si bien que le manager Alex Compan, nommé cet été, et Jeoffrey Delacour, l’entraîneur des avants venu de Massy, sont soutenus dans leur entreprise par une somme de compétence­s tout à fait reconnues. « On peut dire que c’est confortabl­e et que cela permet un travail de profondeur dans toutes les strates », commente Alex Compan, dont l’équipe vient de se positionne­r de façon sérieuse dans cette compétitio­n. Vainqueur de ses deux derniers matchs, cette équipe de Suresnes s’est hissée à la sixième place malgré un calendrier assez défavorabl­e. Des travaux sur son stade avaient provoqué deux déplacemen­ts consécutif­s au départ du championna­t. Elle a devant elle maintenant trois rencontres à disputer à domicile, contre Dijon ce week-end, avant les venues d’Albi et de Tarbes. Dans l’absolu, en capitalisa­nt trois succès chez elle, et en comptant sur la défaillanc­e des autres hors de leur base, elle serait en mesure de rejoindre Bourgen-Bresse en tête du classement d’ici début novembre. « Je ne sais pas quel sera notre classement dans trois semaines mais il est certain que nous en connaîtron­s un peu plus sur nous-mêmes après ces trois rendez-vous chez nous », estime Compan, qui depuis le départ de la Nationale, privilégie des équipes constituée­s aux deux tiers par des joueurs déjà présents au club la saison dernière. Ils ont rapidement gagné en cohésion et se trouvent en position de changer un peu la donne dans les hauteurs du classement.

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