Midi Olympique

Un soliste au sommet de son art

- V. B.

Semi Radradra est une exception : il est le seul participan­t de Challenge Cup nommé pour le titre de joueur européen de l’année. Il est un phénomène aussi : « C’est le joueur le plus fort avec lequel

j’ai joué », déclarait sans détour son partenaire Dave Attwood cette semaine. Depuis son arrivée à Bristol en août dernier, le Fidjien épate tout son monde outre-Manche. Les statistiqu­es parlent en sa faveur.

Avec le Fidjien, le nombre d’essais ne veut pas dire grand-chose. Il en a inscrit trois en dix matchs. À l’UBB, il affichait le même ratio (onze en trente-quatre apparition­s) quand à Toulon, où il était considéré comme ailier, il avait été discret en la matière (quatre en vingt-trois rencontre). Il avait surtout brillé par ce que les Britanniqu­es nomment le « try assists », les passes décisives. Il en compte déjà deux depuis la reprise du Premiershi­p.

Pour mesurer l’impact et la grande forme de Radradra, il faut regarder son apport global dans le jeu. En huit journées de championna­t, il compte 739 mètres balle en main, soit la même moyenne que son coéquipier Charles Piutau, le numéro 1 du championna­t anglais en la matière (1477 en seize matchs). Cette hyperactiv­ité se traduit par un nombre de franchisse­ments effarant : près de deux par rencontre en moyenne (quinze en huit matchs), loin devant le meilleur franchisse­ur de Premiershi­p, l’ailier des Wasps Zach Kibirige (trente en dix-neuf matchs). Ajoutez-y trois défenseurs battus par journée - le leader anglais dans de secteur n’est autre que son partenaire Nathan Hughes (soixante-dix-sept en vingt matchs) et vous pouvez mesurer l’état de grâce actuel de l’ancien Toulonnais, au sommet de son art à 28 ans. Seule ombre au tableau : son taux de réussite aux plaquages (72 %, à 23/32). Mais nul n’est parfait.

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