« Maintenant, il faut qu’on grandisse »

THIBAUT BISMAN - Demi de mêlée de Béziers APRÈS ÊTRE RENTRÉS DE VANNES FRUSTRÉS, LES BITERROIS ONT GLANÉ UN SUCCÈS FONDATEUR CONTRE AURILLAC. LE GROUPE SE CONTRUIT ET C’EST DE BON AUGURE POUR LA SUITE.

Votre match, dont le contenu était moins intéressant qu’à Vannes, se conclut par une victoire. Est-ce tout ce qui compte à vos yeux ?

Au final, tant pis si parfois on n’est pas beaux à voir jouer. Ce qui compte ce sont les quatre points. À Vannes, nous étions plus productifs mais nous sommes rentrés frustrés, et pas forcément avec les points que nous méritions. Ce qui m’intéresse c’est de gagner. Je joue au rugby pour gagner, peu importe le contenu. Je suis très content de l’état d’esprit et très fier des joueurs, ce n’est pas évident de dominer l’adversaire comme ça sans être récompensé. On n’a rien lâché et à la sortie on a quand même dominé du début à la fin. La victoire est méritée.

Qu’a-t-il manqué justement pour se mettre à l’abri plus rapidement ?

Le sport de haut niveau se caractérise par les détails. Il a manqué la passe qu’il fallait au bon moment et au bon endroit, peut-être qu’il faudrait plus se faire confiance dans la communication et être plus collectifs dans les zones de marque. On aurait d’ailleurs pu scorer sur nos temps forts en première mi-temps.

Un autre point positif sur cette rencontre c’est la discipline. Étaitce un axe de travail suite au match à Vannes ?

On a su réagir après le match à Vannes où on concède plus de vingt pénalités. Je n’ai pas la lucidité de compter notre nombre de fautes ce soir (vendredi, N.D.L.R.) mais ce qui est sûr c’est que nous avons été bien plus disciplinés. Quand tu es conquérant et discipliné, le résultat est

souvent au rendez-vous.

Avez-vous des regrets de cette première mitemps, lors de laquelle vous ne marquez pas à quinze contre treize ?

Justement, ça fait partie des détails que j’ai mentionnés juste avant. J’ai la sensation qu’elle est bonne à jouer au large et on ne trouve pas la confiance pour s’envoyer le ballon, on se précipite. Ça va nous faire grandir. Si nous sommes assez intelligents, cette erreur-là, nous ne la ferons plus. Ça nous permettra de mettre de plus beaux essais.

Votre succès s’est-il acquis aussi grâce à une bonne maîtrise des rucks, notamment d’entrée de jeu ?

Pour être franc, ce ne sont pas les premiers rucks où on a été les plus virulents. On s’est bien repris en seconde période et on aurait pu mettre encore plus de combat. Mais c’est vrai qu’on a réussi à les mettre à mal dans ce domaine-là. On sait que c’est une équipe qui aime jouer et prendre de la vitesse. Il fallait les empêcher de mettre ce rythme. Ça a l’air d’avoir fonctionné. En deuxième mi-temps on a fermé les extérieurs et on est monté plus forts en défense et c’est ce qui nous a permis de remporter une victoire assez large ce soir.

Dans des matchs aussi fermés, est-ce que les nouveaux profils dans votre pack comme Eames ou Madigan qui a marqué, vous structurent au milieu du terrain ?

Le rugby est un sport collectif, je ne mentionnerai pas de joueur en particulier. On a gagné à vingt-trois ce soir. Bravo à toute l’équipe ! Chacun a un boulot bien défini. Morgan (Eames) a bien fait le sien et Max (Lemardelet) aussi. C’est ce qu’on va retenir.

Au niveau comptable, cette victoire fait du bien. En ajoutant à ces 4 points les trois points de bonus défensif sur les derniers matchs à l’extérieur, ça donne de l’espoir…

Évidemment, puis en gros compétiteur que je suis, et comme mes coéquipiers et mon staff, on ne va pas se suffire de tout ça. Il faut qu’on grandisse maintenant. Après Vannes, on a mangé notre pain noir. Et on sait pourquoi des fois les rencontres peuvent basculer et ne tiennent pas à grand-chose. On va savourer cette victoire qui fait plaisir. Mais j’ai déjà un regard sur le prochain match (à

Valence-Romans, N.D.L.R.) et ce qu’on va être capables de faire pour aller chercher des points.