Midi Olympique

Nevers s’est assommé sur le mur catalan

MENÉS PENDANT PLUS D’UNE HEURE, LES PERPIGNANA­IS N’ONT JAMAIS DOUTÉ ET ONT FINI PAR RENVERSER DES NEVERSOIS TOMBÉS DE HAUT.

- Par Sébastien CHABARD

L’Uson devra encore patienter avant de mettre la main sur ce fameux match référence qui sert de mètre étalon à tout un club pour le reste de la saison. Jeudi soir, face à une équipe de Perpignan surfant sur quatre victoires consécutiv­es, les hommes du capitaine Hugo Fabrègue ont pourtant réussi une entame enfin idéale (13-0 après 10 minutes) et ferraillé pendant une heure pour conserver cet écart (22-9 à l’heure de jeu) avant de s’écrouler.

Un essai de Pujol, sur une inspiratio­n du jeune arrière Melvyn Jaminet contournan­t à toute blinde le bouchon de joueurs dans les 22 mètres, cisaille net le moral local. Cinq minutes et deux pénalités plus tard, l’Usap revient à hauteur de l’Uson tétanisée (22-22). L’inéluctabl­e se produit à la 75e, quand un énième ballon gratté sur un ruck donne la balle de la victoire à Ben Volavola (25-22). Désordonné­s et approximat­ifs, jusqu’à une dernière touche d’espoir conclue par un en-avant, les Neversois ont craqué physiqueme­nt et mentalemen­t

sur la fin d’un match qu’ils n’ont jamais véritablem­ent dominé.

Avec un point pris en deux matchs, l’Uson voit s’éloigner le wagon de tête dans lequel les Catalans ont pris leurs aises. « La situation est grave, avec ce résultat et cette seconde période, peste le manager Xavier

Péméja. On a été fébriles sans être malades. On ne fait pas grand-chose, on attend que le temps passe. On a subi pendant toute la seconde période, on ne s’est pas comporté comme une équipe qui veut se qualifier. »

Son agacement, depuis le début de saison, envers les balbutieme­nts de l’arbitrage vidéo ne s’est pas atténué jeudi soir : « Je ne comprends pas qu’on ne fasse pas appel à la vidéo sur la blessure de Cazenave et sur l’essai de Raisuqe (feignant d’aplatir dans son en-but puis traversant sur 100 mètres une défense catalane figée, N.D.L.R.), qui était parfaiteme­nt valable. »

Des non-décisions qui auraient pu changer le cours d’un match où la jeunesse neversoise a souffert face à l’expérience perpignana­ise et surtout face à une défense génétiquem­ent féroce illustrée par les cataclysmi­ques « timbres » d’Eru ou Fa’asalele.

LE GROS COUP DE L’USAP

Le public du Pré-Fleuri a ainsi pu mesurer l’écart qui sépare une équipe sûre de ses forces et une, la sienne, à la recherche des temps de jeu perdus. « On n’a pas

paniqué », assure le flanker Karl Château, louant l’état d’esprit des siens : « Notre défense a été très hermétique. Il faut qu’on cultive ça pour la suite. Nevers, c’est un rendez-vous qu’on coche, surtout nous les avants, car on a peur d’être ridicules. »

Repartis trois fois de la Nièvre avec des défaites cuisantes ou râlantes et des blessures traumatisa­ntes, les Perpignana­is savourent le prix de ce succès, à l’image de leur entraîneur Patrick Arlettaz, au bord des larmes : « On a beaucoup de mauvais souvenirs ici. C’est une victoire merveilleu­se. Quand on gagne ici, c’est qu’on a du caractère. C’est beau, ce que les joueurs ont fait. Je suis immensémen­t fier d’eux. »

 ?? Photo Fabien Belolli ?? Melvyn Jaminet a débloqué la situation pour l’Usap en faisant la différence sur l’essai de Jean-Bernard Pujol.
Photo Fabien Belolli Melvyn Jaminet a débloqué la situation pour l’Usap en faisant la différence sur l’essai de Jean-Bernard Pujol.

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