Midi Olympique

Rouen, le modèle normand

- Par Philippe OUSTRIC

Voilà bien un projet de développem­ent qui détonne sur une terre où le football et le vélo ne s’imaginaien­t pas un jour se faire doubler. Le rugby est certes né au Havre mais c’est bien à Rouen qu’il est en train de se faire une place au coeur de la première région industriel­le de France ! Par l’entremise d’un entreprene­ur novateur, actif, Jean-Louis Louvel, président fondateur du groupe Palettes gestion services (PGS, près de 300 millions d’euros de chiffres d’affaires), devenu la référence française dans son secteur et de son compère Eric Leroy, les deux coprésiden­ts du Rouen Normandie Rugby proposent une approche singulière. Il fallait oser y croire, il y a trois ans… « La Métropole de Rouen représente 500 000 habitants et un potentiel économique incroyable, ne l’oublions pas, assène Eric Leroy. Nous nous trouvons au coeur de toute une région, à une heure de Caen, quaranteci­nq minutes du Havre, c’est un formidable défi à relever… » Faire de Rouen le porte-drapeau d’une région qui se passionne chaque jour davantage pour ce projet surprenant. Les dés sont jetés : un budget de 6,5 millions d’euros dont plus de deux de sponsoring, fort du soutien indéfectib­le de 250 partenaire­s parmi lesquels le groupe Hafa (pétrochimi­e), le Crédit Agricole Normandie, le groupe Martenat

Lacourt, Aesio, le groupe Dedienne, le Groupe PGS… Autant de références dans leur secteur : « Notre modèle est

atypique, assure Eric Leroy. Il y a d’abord le projet sportif, clairement tourné vers notre territoire en entraînant de nombreux petits clubs normands, et ce principe-là vaut pour le secteur économique. Notre ambition, c’est de faire de ce club une identité normande à part, où l’ensemble des entreprene­urs normands sont à même de se retrouver, de créer avec un modèle sport-passion-business bien à nous. » Car le projet ambitieux prend forme : avec le concours de la Métropole, le RNR va investir le légendaire stade Robert-Diochon, chantre du foot, avec de surcroît une pelouse neuve hybride ! La donne va changer avec un stade qui va bénéficier d’un vrai lifting, davantage d’hospitalit­és et la possibilit­é de réunir entre 8 000 et 10 000 spectateur­s par événement ! Pour cela, Rouen devra assurer son maintien en Pro D2, quitter sa dernière place et vite se positionne­r à la hauteur de ses espérances dont le plus bel exemple se nomme Gabin Villière, le néo-Toulonnais appelé par Fabien Galthié avec les Bleus : « Il évoluait voici deux ans avec nous ! Sa sélection retentit comme une onde de choc ici en Normandie, comme si tout le monde prenait conscience qu’un joueur de rugby pouvait réussir, même s’il n’est pas né dans le Sud-ouest », poursuit Eric Leroy.

Le projet se veut structurel avec la création d’un centre de formation. « Nous avons des équipes de jeunes engagées dans chaque catégorie nationale et nous y tenons. Et pour chaque équipe, nous avons un référent employé à plein-temps ! »

Voilà qui en dit long sur cette volonté de développem­ent : « D’ici trois ans, nous devons jouer les premiers rôles, les trouble-fêtes, la Normandie ne sera plus une terre ovale inconnue… »

Jean-Louis Louvel n’est pas homme à s’arrêter en si bon chemin…

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