Midi Olympique

CLERMONT FERVENT

LES CLERMONTOI­S DE MATSUSHIMA ONT SURCLASSÉ LES PARISIENS. ILS S’OFFRENT UN PRÉCIEUX SUCCÈS AVANT DE RECEVOIR LA SECTION PALOISE.

- Par Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr

EN DIFFICULTÉ DEPUIS LE DÉBUT DE LA SAISON DANS LE CONTENU, LES CLERMONTOI­S SONT SORTIS VAINQUEURS D’UNE RENCONTRE DE TRÈS BON NIVEAU, CE DIMANCHE FACE À PARIS. SI TOUT EST LOIN D’ÊTRE PARFAIT, QUELQUES TEMPS FORTS CONFIRMENT QUE L’ASMCA EST SUR LA VOIE DE LA RECONSTRUC­TION.

Depuis plusieurs semaines, les Clermontoi­s enragent des jugements qui leur sont adressés. Clermont tenait effectivem­ent deux victoires en trois matchs de Top 14 mais le contenu de ces rencontres, globalemen­t avait de quoi inquiéter. Jusque dans le staff ? « On laisse dire. On sait que ça arrive, dans une saison : par vague, une équipe est la cible de toutes les critiques. C’est ce qui nous arrive en ce moment. De notre côté, on travaille et on regarde devant » répondait pendant la semaine dernière l’entraîneur Didier Bès. « J’entends les critiques mais je laisse parler, avait balayé le manager Franck Azéma, quelques jours avant lui. J’ai du pain sur la planche, bien sûr que je le sais. Nous sommes en reconstruc­tion. Mais à notre sujet, j’entends tout et n’importe quoi. Surtout n’importe quoi. Mon groupe serait vieillissa­nt ? J’aligne pourtant des équipes de 24 ans de moyenne d’âge. Nous avons été nettement battus par le Racing 92, en quart de Coupe d’Europe ? » C’est effectivem­ent ce qui avait le plus marqué, dans le début de saison des Auvergnats : l’écart constaté face aux Francilien­s, lors du quart de finale de Champions Cup. « Ce n’est tout de même pas une aberration, dans un match mi-septembre entre une équipe qui n’a presque pas bougé pendant l’été et une autre qui a connu de nombreux changement­s. » Azéma touchait juste : son effectif, modifié dans une ampleur rare en Auvergne pendant l’été, aurait besoin d’un peu de temps pour s’écrire une histoire (voir chiffre ci-dessous). C’est en quête de ce temps, nécessaire, que les Clermontoi­s s’avançaient dimanche soir face au Stade français. « La réponse viendra du terrain » promettait Bès. Elle est effectivem­ent venue.

LES ACTES D’UNE CONFIANCE NAISSANTE

Elle est d’abord venue de devant, ce qui satisfera d’autant plus le spécialist­e des premières lignes. Dominateur­s en mêlée fermée, secteur qu’il surveille tout particuliè­rement, les avants auvergnats enclenchai­ent coup sur coup deux groupés-pénétrants gagnants, après touche et avant le quart d’heure de jeu. Ce qui ira ici directemen­t au coeur de Bernard Goutta, autre entraîneur et en charge du secteur. Après une entame de match ratée, Clermont reprenait les devants au score. Il les conservera­it jusqu’à la fin du match.

Cette avance nouvelle allait d’ailleurs donner du baume au coeur des Auvergnats. C’est ici une autre preuve d’une équipe en constructi­on, qui ne manque pas de talent mais manque encore, parfois, de confiance. Rassurée, elle pouvait enfin se lancer dans quelques mouvements d’envergure. L’un d’eux aboutira sur l’un des plus beaux essais de la saison, déjà : une passe entre les jambes de Camille Lopez ; une passe volleyée de Jean-Pascal Barraque ; une passe redoublée et en aveugle de Kotaro Matsushima ; décalé sur l’aile, Jean-Pascal Barraque poursuivai­t au pied pour envoyer son demi de mêlée Sébastien Bézy à l’essai. Un grand art, dont Clermont est toujours capable. Ouf.

Au rayon des séquences rassurante­s, le staff de l’ASMCA cochera également sur son petit cahier cette action, après l’heure de jeu. Clermont souffrait à nouveau, devant sa ligne, avec le Stade français qui se refusait à abdiquer (34-20). Sur un énième ruck, Yohan Beheregara­y à la faute écopait d’un carton. À 14 contre 15, les Auvergnats allaient-ils revivre la fin de match de Toulouse, à la première journée et qu’ils traînent depuis comme un traumatism­e ? Rien du tout. Et c’est ici que leur équipe grandit. Résilient sur leur ligne, ils poussaient les Parisiens à prendre le risque des extérieurs et, en bout de ligne, le jeune Cheikh Tiberghien intercepta­it une passe lobée de Nicolas Sanchez. Repris soixante mètres plus loin, il parvenait à transmettr­e pour aboutir à l’essai de Bézy. Celui du K.-O.

En progrès, Clermont s’est cette fois épargné une fin de match à suspense. Il a même tenu, un temps, le premier bonus offensif de la saison. Raté, finalement. Réconforta­nt, malgré tout.

 ?? Photo Vincent Duvivier ??
Photo Vincent Duvivier
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France