Lyon est de retour, Tuisova impressionne
CHAHUTÉ EN DÉBUT DE TOP 14 APRÈS UN ÉTÉ POLLUÉ PAR LA COVID-19, LE LOU A ACTÉ UN RETOUR CINGLANT: 11 POINTS ET 14 ESSAIS EN 13 JOURS.
Au soir de la première journée, Pierre Mignoni accusait le coup d’une défaite à domicile (face au Racing 92) lors de laquelle l’indiscipline avait coûté cher. Il enrageait aussi contre ses joueurs : « On sait que les équipes qui font plus de dix fautes ne peuvent pas gagner de match. Je ne sais pas comment leur dire… Je vais apprendre une autre langue ! Ça me gonfle. » Une semaine plus tard, le ton était à peine plus enjoué au soir de la défaite de son équipe à Mayol, chez lui, face à « son » RCT (36-14) : « Tout ce qu’on avait prévu, on ne l’a pas fait, ou très peu de fois. On a dû faire trois phases de jeu à trois temps de jeu maximum. Donc impossible de gagner dans ces conditions. […] Les garçons se sont livrés, se sont donnés dans la bataille qui nous attendait, clairement, mais sur le jeu c’était quand même assez pauvre. […] C’était quasiment le néant. J’ai beaucoup de regrets de ne pas avoir imposé ce
qu’on avait prévu face à cette belle équipe. » Le début d’une saison calvaire ou une simple passade ? La suite aura réchauffé le coeur de Mignoni. Un mois plus tard, le soleil est revenu sur Gerland : en treize jours et trois matchs (dont celui en retard contre l’UBB), le Lou a décroché onze points au classement et inscrit quinze essais. Lyon trouve enfin son rythme de croisière, celui qui en avait fait la saison dernière un qualifié potentiel en demi-finale. Avant l’arrêt du championnat pour cause de Covid-19. La Covid-19, justement, aura longtemps pollué l’été lyonnais par plusieurs épisodes de contamination qui ont contraint les joueurs, à chaque fois, à repasser par une période d’isolement.
LES ARMES OFFENSIVES AFFÛTÉES
Enfin épargné par le virus, l’effectif lyonnais trouve du lien et du liant. Cela s’est vu face à l’UBB, il y a deux semaines, pour la première sortie probante de la saison. Ce fut encore le cas à Pau, il y a une semaine, malgré une fin de match à bout de souffle. Ce fut évident ce dimanche face à Bayonne, trop faible pour contrer les velléités rhodaniennes : de la première à la dernière minute, le Lou a surclassé son adversaire. Et Lyon, rassurant, fait son retour dans le haut du classement.
Il le doit aussi au retour en forme de ses individualités offensives. Léo Berdeu, qui s’installe à l’ouverture et prend chaque semaine un peu plus d’ampleur dans le jeu. Toby Arnold, qui retrouve de son mordant à l’arrière. Baptiste Couilloud, à nouveau caporal d’une équipe dont il est à la fois le plus beau talent et le meilleur leader. Et Josua Tuisova, bien sûr. Le Fidjien n’est pas le plus grand esthète de ce jeu mais sa puissance, dévastatrice, n’a aucun équivalent sur la planète dès lors qu’il est en pleine possession de ses moyens. Ce dimanche face à Bayonne, il était un ogre dans un jardin d’enfants. Une flèche de choix et de plus dans le carquois des Lyonnais, qui retrouvent soudain des allures de terreur.