Fossé et faussé
Se faire tailler un short. Ou comment synthétiser, en cinq mots, ce déplacement de Castres à Deflandre. Plus de mots que de points marqués par le CO, au passage. Castres n’a pas existé et s’est fait déculotter. Au sens propre comme au figuré. Allez donc en toucher deux mots à Kevin Firmin, qui s’est retrouvé un instant cul nu, face à une défense rochelaise sans pitié. Pas que la défense d’ailleurs. Offensivement, Botia et consorts se sont baladés. L’écart est abyssal au tableau d’affichage. Mais pouvait-il en être autrement, franchement ? Décimé par la covid-19, obligé de s’entraîner par petits groupes et privé de compétition pendant cinq semaines, l’effectif de Mauricio Reggiardo n’était naturellement pas prêt à lutter à armes égales. Ne serait-ce que sur la feuille, déjà, il manquait un vingt-troisième homme. Trois piliers valides, seulement. Impossible de coucher un autre nom sur le papier. Une dinguerie absolue. Tout comme le nombre de pénalités concédées en mêlée fermée. Onze ! Oui, oui… onze !
Un pack martyrisé, pas aidé par son chef de meute. L’en-avant volontaire totalement inutile de Rory Kockott, après vingt minutes de jeu, a creusé la tombe des siens. Si en plus vous donnez le bâton pour vous faire battre… Pourtant, le XV tarnais avait quand même une belle gueule sur le papier. C’était un écran de fumée. Les Castrais avaient à coeur de ne pas venir en victimes.
Venir, peut-être pas. Repartir, si. Clairement. Le virus nommé La Rochelle ne leur a pas laissé le choix. Ils refusent de se réfugier derrière le contexte ? Masterclass. Mais restons lucides, le CO n’aurait jamais pris une telle fessée en temps « normal ».