Midi Olympique

Toulouse, ce bourreau que l’on aime tant

- V. B.

À maintes reprises, samedi, l’homme au sifflet, M. Minéry, a eu les honneurs des chants corréziens. On peut entendre la frustratio­n des supporters brivistes, dans un sens. Pour la troisième fois seulement depuis la remontée dans l’élite, leurs favoris se sont inclinés à la maison. Les adeptes du Stadium n’ont pas reconnu leur équipe, si pleine d’allant et de liant d’ordinaire, mais brouillonn­e et imprécise pendant quatre-vingts minutes. Et effectivem­ent, l’arbitrage du jeu au sol, ô combien complexe et toujours sujet à caution, a très souvent tourné à l’avantage des visiteurs. Ça semble logique, au regard de la domination rouge et noire dans les zones d’impact, même si l’on peut toujours pinailler sur telle action, telle décision…

Mais par-delà le chauvinism­e local et la déception de voir leur club de coeur s’incliner lourdement à domicile, les supporters corréziens ne doivent pas perdre de vue « la chance » qu’ils ont eue dans leur malheur. Car ce Stade toulousain est un sacré bourreau des coeurs : quitte à perdre, autant que ce soit face à une équipe produisant un rugby de qualité, d’audace et de spectacle, après tout ? Samedi, même avec un XV de départ remanié, le dernier champion de France a encore gratifié l’assistance d’actions et d’envolées de très grande classe. Aucun amoureux de rugby ne peut rester indifféren­t à cette relance folle de Ramos (5e), à cette merveille de jeu à trois entre Holmes, Lebel et le même Ramos (29e) et, surtout, à ces deux chefs-d’oeuvre de relance avant l’heure de jeu, le premier avorté par un en-avant de Akhi à l’approche de la ligne (55e), le second concrétisé par Holmes (58e). Même Brive, sur son seul essai, a régalé avec un lancement en première main de qualité. Comme quoi, malgré la défaite, tout n’est pas à jeter pour les supporters du CABCL.

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