Midi Olympique

Les oreilles au coeur de la mêlée

- P.-L.G.

Toutes les mesures draconienn­es contre la Covid-19, que ce soit le couvre-feu, les jauges limitant le nombre de spectateur­s ou la bulle sanitaire les jours de match, ont au moins une vertu. Les observateu­rs privilégié­s qui assistent aux rencontres de Top 14, peuvent entendre ce qui se passe sur le terrain. Le chambrage entre joueurs, et les noms d’oiseaux qui s’ensuivent, mais aussi et surtout plus intéressan­t les discussion­s entre les arbitres et les acteurs d’une rencontre. Le GGL Stadium a fait raisonner jusqu’en haut des tribunes ce qui se passait sur le terrain. On a souffert en entendant certains chocs, mais on a surtout vibré en écoutant les appels des joueurs, sur les percées de leurs partenaire­s. On a pu s’apercevoir qu’il suffisait d’un mot, ou un simple geste pour voir Rattez, suppléer Bouthier à l’ouverture, À l’inverse, ce dernier venait aider l’arrière dans leur couverture du fond du terrain avec un simple, « pour moi ». On se serait cru à un match de niveau amateur, non pas par la qualité du rugby proposé, mais pour le contexte. Le ressenti est plus intense. L’affronteme­nt en mêlée fermée est sublimé. On pousse, on crie, on reculait avec les Agenais face à la puissance de Mohamed Haouas. Alors bien sûr, les chants des supporters manquent. On vibre moins quand une équipe marque, on perçoit parfaiteme­nt les invectives des entraîneur­s, que ce soit Xavier Garbajosa ou du duo Christophe Laussucq - Rémy Vaquin, on se retrouve plus en immersion dans une rencontre et l’on vient à regretter que la télévision, plus pour le football que le rugby néanmoins, viennent à masquer ce vide, qui n’en est pas un, par de faux chants de supporters. À bon entendeur.

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