Montpellier s’offre un répit présidentiel
EN S’OFFRANT UNE VICTOIRE BONIFIÉE, LES HÉRAULTAIS ONT DÉBLOQUÉ LEUR COMPTEUR ET SE SONT OFFERT UNE VRAIE BOUFFÉE D’AIR FRAIS... PAS SEULEMENT AU CLASSEMENT.
Le MHR jouait gros samedi face à Agen. Au niveau de ses ambitions, mais aussi en ce qui concerne son staff. Le président Mohed Altrad avait d’ailleurs le regard noir en débarquant au GGL Stadium une heure et demie avant le coup d’envoi, au volant d’une étincelante Rolls Royce Danw cabriolet, symbole de sa puissance financière et d’un investissement quasiment sans fond dans le rugby en général, et au club de Montpellier en particulier. Depuis près de dix ans, il attend un retour sur investissement qui fait toujours défaut. Avant de recevoir Agen, les hommes de Xavier Garbajosa pointaient à une peu reluisante treizième place. Avec un budget de près de 27 millions d’euros, une cohorte d’internationaux actuels (Haouas, Vincent, Camara, Bouthier, Rattez, Willemse), passés (Picamoles, Ouedraogo), étrangers (Pollard, Reinach, tous deux champions du monde ; Serfontein, Nariashvili ...) et un staff aussi pléthorique que réputé (Saint-André qui chapeaute Garbajosa, lui-même supérieur d’Elissalde et Lafond), son club se doit d’être tout en haut.
VICTOIRE BONIFIÉE
La tension était donc palpable au coup d’envoi, malgré la faible affluence en raison d’une jauge à 1 000 personnes. Montpellier voulait se rassurer et malgré une entame ratée, a pu pousser un vrai ouf « de soulagement », dixit Arthur Vincent, propulsé capitaine cette saison.
« Renouer avec la victoire fait un bien fou pour tout le monde. On n’était pas satisfait de ce que l’on faisait jusqu’à présent, Les joueurs ont beaucoup travaillé, le staff aussi. Ce succès n’est pas un aboutissement, il faudra le répéter dans le temps », indiquait Pierre-Philippe Lafond, lui aussi remis en question par la présidence du club.
Le MHR décroche une victoire bonifiée, même si la manière laisse encore à désirer. En fait, Montpellier s’en est sorti grâce à des individualités quatre étoiles (Reinach, Haouas ou encore le duo Bouthier-Rattez très complémentaire) à défaut de son plan de jeu. On remarque toutefois, par rapport aux saisons passées, une volonté de faire vivre le ballon et de privilégier la vitesse à la puissance. En ce sens, l’expérience Bouthier à l’ouverture est une réussite. « Tout n’a pas été parfait, mais on a enclenché la marche en avant. Nous sommes en reconstruction, il nous faut être patient avec nous, et vous verrez, si on nous laisse travailler, on remontera au classement », glissait Philippe Saint-André, qui se démène depuis sa prise de fonction pour apaiser toutes les composantes d’un club qui vivait une crise larvée depuis de trop long mois. PSA est même redescendu sur le terrain (« pour montrer la cohésion du staff ») il y a quelques jours aux entraînements, et essaye de distiller la bonne parole en tribunes, aux partenaires et à son président. Mission forcément plus facile les soirs de victoire.