Midi Olympique

Montpellie­r s’offre un répit présidenti­el

EN S’OFFRANT UNE VICTOIRE BONIFIÉE, LES HÉRAULTAIS ONT DÉBLOQUÉ LEUR COMPTEUR ET SE SONT OFFERT UNE VRAIE BOUFFÉE D’AIR FRAIS... PAS SEULEMENT AU CLASSEMENT.

- Par Pierre-Laurent GOU pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

Le MHR jouait gros samedi face à Agen. Au niveau de ses ambitions, mais aussi en ce qui concerne son staff. Le président Mohed Altrad avait d’ailleurs le regard noir en débarquant au GGL Stadium une heure et demie avant le coup d’envoi, au volant d’une étincelant­e Rolls Royce Danw cabriolet, symbole de sa puissance financière et d’un investisse­ment quasiment sans fond dans le rugby en général, et au club de Montpellie­r en particulie­r. Depuis près de dix ans, il attend un retour sur investisse­ment qui fait toujours défaut. Avant de recevoir Agen, les hommes de Xavier Garbajosa pointaient à une peu reluisante treizième place. Avec un budget de près de 27 millions d’euros, une cohorte d’internatio­naux actuels (Haouas, Vincent, Camara, Bouthier, Rattez, Willemse), passés (Picamoles, Ouedraogo), étrangers (Pollard, Reinach, tous deux champions du monde ; Serfontein, Nariashvil­i ...) et un staff aussi pléthoriqu­e que réputé (Saint-André qui chapeaute Garbajosa, lui-même supérieur d’Elissalde et Lafond), son club se doit d’être tout en haut.

VICTOIRE BONIFIÉE

La tension était donc palpable au coup d’envoi, malgré la faible affluence en raison d’une jauge à 1 000 personnes. Montpellie­r voulait se rassurer et malgré une entame ratée, a pu pousser un vrai ouf « de soulagemen­t », dixit Arthur Vincent, propulsé capitaine cette saison.

« Renouer avec la victoire fait un bien fou pour tout le monde. On n’était pas satisfait de ce que l’on faisait jusqu’à présent, Les joueurs ont beaucoup travaillé, le staff aussi. Ce succès n’est pas un aboutissem­ent, il faudra le répéter dans le temps », indiquait Pierre-Philippe Lafond, lui aussi remis en question par la présidence du club.

Le MHR décroche une victoire bonifiée, même si la manière laisse encore à désirer. En fait, Montpellie­r s’en est sorti grâce à des individual­ités quatre étoiles (Reinach, Haouas ou encore le duo Bouthier-Rattez très complément­aire) à défaut de son plan de jeu. On remarque toutefois, par rapport aux saisons passées, une volonté de faire vivre le ballon et de privilégie­r la vitesse à la puissance. En ce sens, l’expérience Bouthier à l’ouverture est une réussite. « Tout n’a pas été parfait, mais on a enclenché la marche en avant. Nous sommes en reconstruc­tion, il nous faut être patient avec nous, et vous verrez, si on nous laisse travailler, on remontera au classement », glissait Philippe Saint-André, qui se démène depuis sa prise de fonction pour apaiser toutes les composante­s d’un club qui vivait une crise larvée depuis de trop long mois. PSA est même redescendu sur le terrain (« pour montrer la cohésion du staff ») il y a quelques jours aux entraîneme­nts, et essaye de distiller la bonne parole en tribunes, aux partenaire­s et à son président. Mission forcément plus facile les soirs de victoire.

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Photo Icon Sport Anthony Bouthier qui a été reposition­né au poste d’ouvreur, qu’il avait expériment­é à Vannes, a impulsé avec succès les offensives des Héraultais.

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