Midi Olympique

Un nul à la Pyrrhus pour les Bleues

LA FRANCE A CONCÉDÉ LE PARTAGE DES POINTS À CINQ MINUTES DE LA FIN. DIMINUÉES PAR LES BLESSURES, LES TRICOLORES ONT PERDU UNE BELLE OCCASION DE CONFORTER LEUR DEUXIÈME PLACE AU CLASSEMENT.

- Par Didier NAVARRE

Dans le cadre des 6 Nations, les opposition­s entre l’Écosse et la France se suivent et ne se ressemblen­t pas. Depuis 2011, les féminines tricolores avaient pour habitude d’enfiler les victoires comme des perles. Hier aprèsmidi, à Glasgow, les Bleues n’ont pas réussi à décrocher leur dixième succès consécutif. Les Tricolores n’ont certes pas perdu mais elles ont concédé le partage des points dans les cinq dernières minutes de la rencontre. En effet, jusqu’à la 73e minute, les coéquipièr­es de Gaëlle Hermet menaient 13 à 6. En infériorit­é numérique depuis l’heure de jeu et la sortie de Lenaïg Corson, qui n’avait pas pu être remplacée car la deuxième ligne du Stade français était sortie sur blessure et pas sur protocole commotion, les Françaises paraient souvent au plus pressées.

HAYRAUD : « ON N’A PAS FAIT HONNEUR AU MAILLOT »

Mises sous pression, elles ont été surprises par un exploit personnel de la troisième ligne centre, Jade Konkel. La licenciée des Harlequins a déchiré le rideau défensif tricolore, aspiré plusieurs défenseurs et libéré un espace pour son ailière Rachel Shankland, laquelle a honoré sa première sélection par une réalisatio­n en bout de ligne (13-11). Dans la foulée, l’ouvreuse du Chardon, Helen Nelson assurait la transforma­tion (13-13). Dans le « money time », il y avait bien un sursaut d’orgueil des Tricolores, qui tentaient de déplacer le jeu ou de donner un visage plus séduisant à l’image de Caroline Boujard. Or, les tentatives étaient infructueu­ses. Au coup de sifflet final de Sarah Cox, les Écossaises avaient de bonnes raisons de sauter de joie : elles mettaient ainsi un terme à une série de neuf défaites dans le Tournoi.

Dans les rangs de l’encadremen­t tricolore, la déception dominait et Annick Hayraud ne mâchait pas ses mots : « Cet après-midi, je pense que nous n’avons pas fait honneur au maillot. À part deux essais sur ballons portés, nous n’avons rien vu. Quand nous avons été en possession du ballon, on l’a rendu automatiqu­ement par un jeu au pied stérile. L’équipe a manqué d’humilité. En ne jouant pas, cela a remis les Écossaises dans le sens de la marche. Le match nul de l’Écosse est justifié et mérité. Avec ce mauvais résultat, on n’a pas sécurisé notre deuxième place. En fin de rencontre, nous avons évolué à quatorze, je le reconnais. Or, quand on porte le maillot de l’équipe de France, on doit montrer un autre visage. »

Quant aux sacro-saints chiffres, ils ne sont pas non plus flatteurs pour notre équipe nationale : dixhuit pénalités concédées et dixsept plaquages manqués. Des statistiqu­es qui ne sont pas du tout en conformité avec le jeu mis en place par les Bleues. À leur décharge, les Tricolores ont été pénalisées par les blessures successive­s de la centre montpellié­raine Morgane Peyronnet (commotion), de la centre toulousain­e Camille Boudaud (cheville) et donc de la deuxième ligne parisienne Lenaïsg Corson (mollet) laissant ses coéquipièr­es en infériorit­é numérique jusqu’au terme de la rencontre. Hier, à Glasgow, la copie française n’était pas excellente. Samedi, à Villeneuve-d’Ascq, face à l’Irlande, toute la France ovale attend une réaction d’orgueil.

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