Les poules de douze posent problème
CETTE MESURE ÉLECTORALE REVIENT COMME UN BOOMERANG SUR L’ÉQUIPE DE BERNARD LAPORTE. ET MAINTENANT, COMMENT FAIT-ON ?
Pour surfer sur la grande marée qui l’avait conduit à la présidence dès le premier tour de l’élection de 2016, Bernard Laporte avait promis aux clubs qu’il leur ménagerait une meilleure place dans les championnats fédéraux. Il allait flinguer la grande réforme fédérale de 2011, menée sabre au clair par Georges Duzan, l’ancien responsable des compétitions sous la présidence de Pierre Camou. Les poules des championnats de Fédérale 1, 2, et 3, avaient été ramenées à dix équipes dans un mouvement de grande purge. Une soixantaine de clubs avait été rétrogradée dans les divisions régionales. Cette réduction drastique avait atteint ses deux buts identifiés. Les championnats régionaux en avaient été largement redynamisés. Les poules de Fédérale 2 et 3 n’offraient plus, aux deux tiers des compétitions, des ventres mous informes qui ne donnaient rien de bon. Dans un même mouvement, les compétitions fédérales et régionales avaient retrouvé une forme de tension et de suspens.
DES PÉRÉQUATIONS DÉJÀ NÉCESSAIRES
Bernard Laporte avait préféré gommer les avantages sportifs de cette réforme en soulignant ses inconvénients économiques, dont le principal était d’écarter les clubs relégués en régional, des subventions territoriales correspondant au niveau fédéral. Une fois élu, organisant sur ce thème une consultation des clubs fédéraux, ces derniers l’avaient suivi sur l’autel de leurs intérêts particuliers. La réforme de 2011 était morte. Elle avait pourtant produit des effets tout à fait désirables, alors que l’un de ses fondements reposait aussi sur la nécessité de débloquer des dates de report. « Le virus de la grippe H1N1 et les intempéries de plus en plus virulentes, en raison du changement climatique, interrompaient trop régulièrement nos compétitions. Des péréquations étaient toujours nécessaires, ce qui n’était pas acceptable. Nous avions besoin de plus de souplesse dans les calendriers », relate Georges Duzan, depuis sa retraite au Pays basque. Rapportée à la crise sanitaire actuelle, cette préoccupation est devenue complètement essentielle. Alors que les championnats n’ont pas dépassé le quart de leur déroulement, les dates de report sont déjà combles dans certaines poules. Des péréquations sont déjà programmées. Un exemple tout à fait symbolique : en Fédérale 2, Gaillac, le club formateur de Bernard Laporte, ne pourra pas disputer son match contre Millau. Cette opposition a été annulée ce weekend en raison du couvre-feu. Et il reste les trois quarts des compétitions à disputer…