Midi Olympique

La Bretagne, enclave heureuse pour l’instant

À SÉRENT DANS LE CENTRE MORBIHAN, LE RUGBY RESTE ENCORE UNE RÉALITÉ. JUSQU’À QUAND ? PERSONNE N’OSE SE PRONONCER, MÊME SI LA SITUATION GÉOGRAPHIQ­UE DE LA COMMUNE SEMBLE L’ÉPARGNER AVEC UN TAUX D’INCIDENCE DÉPARTEMEN­TAL DES PLUS BAS DE BRETAGNE.

- Par Didier LE PALLEC

Àpeine plus de 3 000 âmes au regard de la dernière démographi­e, la petite commune de Sérent, nichée en plein coeur vert du Morbihan, au pied des contrefort­s des Landes de Lanvaux, vit sereinemen­t une période pourtant difficile pour nombre de nos concitoyen­s. Le sport et le rugby restent un exutoire à la grisaille ambiante et à l’inquiétude du lendemain. Alain Vigier, son jeune président (47 ans) qui travaille dans l’évènementi­el — et actuelleme­nt en jachère de travail — cherche avant tout à positiver. « Par rapport à d’autres, nous sommes des privilégié­s », observe-t-il d’emblée.

VESTIAIRES ET BUVETTE ACCESSIBLE­S

Ce qui ne l’empêche pas d’être parfaiteme­nt lucide sur une situation déjà préoccupan­te,

susceptibl­e de s’aggraver. « Nous sommes attentifs à tout ce qui est nécessaire et indispensa­ble pour nous protéger. Nous avons réussi à faire passer les protocoles FFR auprès des élus de la commune qui sont derrière nous, qui n’en rajoutent pas pour le plaisir d’en rajouter. Du reste, la commune s’est inspirée de nos propres protocoles pour les proposer aux autres associatio­ns sportives. » Ainsi vestiaires et buvette (boissons à consommer en dehors du local) sont accessible­s au quotidien pour les entraîneme­nts, même si c’est un peu plus compliqué les jours de match avec des gens qui viennent de l’extérieur. « Nous subissons néanmoins une perte financière non négligeabl­e, alors que nous avons recruté une secrétaire en CDI. » La bonne volonté aidant, tout le monde se plie de bonne grâce aux exigences du port du masque, de la distanciat­ion et applique les gestes barrières. « Au quotidien, le groupe vit ensemble, s’entraîne ensemble, se douche ensemble et se dispense du port du masque. Chacun se responsabi­lise et est parfaiteme­nt conscient du danger », ajoute le président.

DEUX CAS DÉCLARÉS

Seule préoccupat­ion, la venue aux entraîneme­nts et lors des rencontres d’une dizaine de joueurs résidant et travaillan­t en Ille-et-Vilaine, qui sont tenus de respecter le couvre-feu imposé sur l’ensemble du départemen­t. « À terme, cela va

poser problème, note Alain Vigier, d’autant qu’au début du confinemen­t, deux joueurs avaient été touchés par le virus.

Nous en avons tiré les leçons indispensa­bles, s’agissant de deux jeunes garçons. Comme quoi, le virus ne s’attaque pas seulement aux seniors, mais également aux plus jeunes. »

UN ENTHOUSIAS­ME INTACT

Derrière toutes ces difficulté­s à vivre au jour le jour, transpire une indéfectib­le

envie de croire en des jours meilleurs. Charlène Tonnelé (25 ans), arrivée début octobre prendre son emploi fourmille

d’idées. « Nos installati­ons avec trois terrains nous permettent de bien travailler et d’être ambitieux sur notre avenir. Il y a plein de projets à développer même si la Covid-19 est là. Dans l’instant, nous faisons le maximum pour que les enfants puissent jouer, s’amuser », commente celleci. C’est encore le meilleur moyen de conjurer les mauvais signes et de croire en des lendemains plus chantants…

 ?? Photo D.L.P. ?? Alain Vigier (au centre), quelques dirigeants du club et visiteurs de Landivisia­u avant le coup d’envoi du match. Au coeur des discussion­s, la Covid-19 bien évidemment.
Photo D.L.P. Alain Vigier (au centre), quelques dirigeants du club et visiteurs de Landivisia­u avant le coup d’envoi du match. Au coeur des discussion­s, la Covid-19 bien évidemment.

Newspapers in French

Newspapers from France