Ces chantiers qui restent ouverts
S’IL EST TENTANT DE RÉSUMER LA DEUXIÈME PLACE DES BLEUS DANS LE TOURNOI À LA GROSSE BOULETTE D’ANTOINE DUPONT QUI SERVIT SUR UN PLATEAU LE BONUS DÉFENSIF À L’ANGLETERRE, LA RÉALITÉ EST BIEN ENTENDU TOUTE AUTRE... LA MARGE DE PROGRESSION DU XV DE FRANCE DEMEURANT EN EFFET COLOSSALE DANS BIEN DES ASPECTS.
C’était un des voeux pieux de Fabien Galthié à l’entame de son mandat. C’est devenu son plus beau succès, à la lumière de la comparaison avec ses prédécesseurs, qui avaient pourtant attaqué leur mandat avec le même objectif : celui de stabiliser une équipe-type, et par-dessus tout la sacro-sainte épine dorsale 2-89-10-15. Ce à quoi ni Saint-André, Novès ni Brunel ne sont malheureusement jamais parvenus, entre blessures, défaites et rétropédalages… La réussite du premier Tournoi de Galthié doit ainsi incontestablement à cette stabilité, à laquelle il convient tout de même de rendre à la bonne fortune ce qui lui appartient. On se souvient en effet qu’en début de Tournoi, le titulaire dans l’esprit de Galthié l’était autre que Camille Chat, dont la blessure à Nice l’obligea à titulariser Julien Marchand qui ne lâcha plus jamais la place. Mieux encore : blessé en Écosse, Romain Ntamack n’aurait certainement pas participé à la réception de l’Irlande si la pandémie de coronavirus ne s’en était pas mêlée, le poste d’ouvreur ayant dû revenir à l’époque à Matthieu Jalibert. Qui sait ce qui aurait pu se passer si les Bleus avaient dû enchaîner ? On ne le saura jamais…
DE LA SUITE DANS LES IDÉES
Toutefois, on ne saurait tout résumer à la chance au sujet de la stabilisation de l’équipe. Car Galthié a aussi de la suite dans les idées, ainsi qu’en a témoigné le maintien dans le XV de départ de Mohamed Haouas malgré ses déboires montpelliérains (un autre qui, tiens donc, n’aurait pas dû jouer contre l’Irlande en temps normal, une semaine après son carton rouge en Écosse) ou celui d’Anthony Bouthier à l’arrière face à l’Irlande, alors que ce dernier, victime d’une légère commotion face au pays de Galles, ne s’était pas entraîné de la semaine… Une preuve de la volonté farouche du sélectionneur d’installer d es cadres autant que possible, quand bien même la tentation aurait pu sembler grande de titulariser Thomas Ramos... Les résultats ? Ils ne se sont pas faits attendre puisqu’avec une équipe enfin stabilisée, le XV de France a réussi logiquement à progresser, regagnant notamment ses lettres de noblesse dans les secteurs si essentiels de la conquête. Un tableau idyllique, en somme, mais heureusement pas parfait... Car de la discipline à la défense en passant par la stabilisationde son fond de terrain, cette si jeune équipe de France a encore une belle marge de progression pour les années à venir. De quoi rêver à des lendemains enchantés...