Midi Olympique

La Nationale doit déjà se réinventer

- Par David BOURNIQUEL

LA MISE EN SOMMEIL DE LA NATIONALE A ÉTÉ OFFICIALIS­ÉE PAR LA FFR MARDI. CE COUP DE FREIN NE FAIT QUE RENFORCER LA VOLONTÉ DES CLUBS DE CONDUIRE CE NOUVEAU CHAMPIONNA­T À SON TERME. QUITTE À LE REMODELER.

Ê «tes-vous pour ou contre la suspension du championna­t ? » Voilà la question, posée par la FFR, à laquelle les présidents des quatorze clubs de Nationale ont dû répondre, lundi après-midi, au cours d’une réunion en visioconfé­rence. Sans trop de suspense, à 10 voix contre 4, les hommes forts du troisième niveau national ont tranché pour une mise en sommeil de leur compétitio­n jusqu’au 10 janvier. Bien sûr, dans l’idéal, tous auraient voulu jouer. Mais en ces temps troublés, les présidents ont choisi de mettre en avant la sécurité et de protéger à la fois leurs clubs - en s’évitant des matchs à huis clos mortifères pour leurs économies - et leurs joueurs - auxquels ils ne peuvent garantir des bulles sanitaires aussi hermétique­s que chez les profession­nels. Benoît Trey, président de Blagnac, explique : « Il y avait trop de risques à faire tourner nos clubs à pleines charges et sans aucune rentrée d’argent. Chacun à nos niveaux, nous représento­ns tous des emblèmes, des institutio­ns dans nos tissus locaux. Pour mon cas, Blagnac sera centenaire dans deux ans.

On ne pouvait pas prendre le risque de voir mourir un club aux cent ans d’histoire pour deux mois d’arrêt des compétitio­ns. »

VERS UNE NOUVELLE FORMULE ?

Le choix de la raison l’a donc emporté. La suspension actée, reste à savoir maintenant dans quelles conditions la compétitio­n pourra reprendre. Et autant l’écrire tout net, dans le cas d’une reprise au 10 janvier comme espéré par tous les acteurs, la possibilit­é de caser la totalité des matchs restant à jouer sans empiéter sur le prochain exercice (et donc sur le caractère promotionn­el de la division Nationale, qui doit envoyer deux clubs en Pro D2) relève de la chimère.

La FFR a déjà constitué une cellule de travail pour réfléchir à l’avenir de la compétitio­n. Les quatorze présidents seront partie prenante et force de propositio­n. Selon nos informatio­ns, ces derniers se réuniront très régulièrem­ent, via visioconfé­rence, durant le mois de novembre afin de travailler sur plusieurs pistes conduisant à une reprise équitable de la compétitio­n. À l’heure où nous écrivons ces lignes, deux scénarii semblent se dégager. Le premier conduirait à une reprise classique du championna­t au point où il s’est arrêté, avec suppressio­n de la phase finale et promotion des deux clubs terminant aux deux premières places du classement au soir de la dernière journée de la phase régulière. La deuxième piste de travail conduit à une réforme complète de la compétitio­n et à une remise à zéro des compteurs. Les quatorze clubs seraient divisés en deux poules (une Sud et une Nord et Est) et s’affrontera­ient en matchs allerretou­r avec un exempt lors de chaque journée. Cela permettrai­t de caser toutes les rencontres, tout en offrant une vraie phase finale avec demi-finale sur un format aller et retour et la finale sur match sec. Cette solution aurait tout pour plaire sur le papier, à ceci près qu’elle léserait quelque peu les clubs les mieux classés au moment de l’arrêt du championna­t.

Gageons que tous les présidents sauront s’entendre et trouver la bonne formule. Plus que jamais, ils sont unis pour sauver leurs clubs et leur compétitio­n. Ils ont bien compris que seule l’union fera la force.

 ?? Photo DDM ?? Tarbais (en rouge) et Cognaçais (en blanc) pourraient bien se retrouver en poule Sud si le scénario à deux groupes de sept voient le jour.
Photo DDM Tarbais (en rouge) et Cognaçais (en blanc) pourraient bien se retrouver en poule Sud si le scénario à deux groupes de sept voient le jour.

Newspapers in French

Newspapers from France