Midi Olympique

Pau oublie la touche finale

PAU ENCORE BRANCHÉS SUR COURANT ALTERNATIF, LES BÉARNAIS ONT EU LES OCCASIONS, DANS LES ULTIMES MINUTES, DE REVENIR AU SCORE. MAIS ILS ONT ENCORE MANQUÉ DE LUCIDITÉ...

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Après le coup de sifflet final, les dernières minutes étaient sur toutes les lèvres paloises. Parce que, dans les rangs béarnais, il existe encore ce sentiment d’avoir laissé filer de précieux points dans les ultimes instants de la rencontre. Au Racing la semaine précédente, le scénario fut certes différent : auteurs d’un match presque parfait, les hommes du duo Godignon-Manca ont encaissé un essai meurtrier et dû se contenter d’un bonus défensif. Cette fois, ils ont quitté le Hameau bredouille­s. Les opportunit­és étaient pourtant là quand, menés de six points, les locaux ont choisi à plusieurs reprises d’aller en touche. Dès la 73e minute, alors qu’ils bénéficiai­ent d’une pénalité en très bonne position. « Après coup, il est évident qu’on le regrette, explique Frédéric Manca. On aurait sûrement dû la taper, elle nous aurait permis d’entrer dans le bonus et de sauver au moins un point, puis de continuer à mettre la pression sur nos adversaire­s. » C’était en tout cas la préférence du staff. « Je pense que Nico (Godignon) a fait passer la consigne de prendre les trois points », ajoute Manca. Mais les joueurs en ont décidé autrement sur le terrain. Éliott Roudil raconte : « Tout le monde était d’accord. Les avants se sentaient forts, capables de marquer sur un maul porté. Quand ils sont comme ça, ils prennent la décision. À eux d’assumer. Mais on assumera tous ensemble. » Du bord de touche, le capitaine Martin Puech, sorti à l’heure de jeu, a forcément subi les événements, sur lesquels il porte un regard lucide avec du recul : « Je ne sais pas si ce choix était le bon. Les mecs ont vu que les Toulousain­s n’avaient plus Arnold dans leur alignement. Ils avaient Tekori et Meafou en deuxième ligne, qui ne sont pas vraiment des contreurs. On a tenté une fois, puis deux fois, puis trois fois… Et eux ont bien défendu. On aurait dû prendre les trois points. Mais il n’est pas facile d’opter pour la bonne décision sur le coup. »

« ON ENCHAÎNE LES ERREURS »

Ce n’est pas uniquement dans ces sept dernières minutes que la Section paloise a perdu face à Toulouse, d’autant qu’elle menait encore de dix points à la 39e minute (13-3). « Si on marque à la fin, tout le monde applaudit, note Manca. La question, c’est surtout comment on se retrouve avec six points de retard à ce moment-là. » Difficile de le contredire, tant son équipe, emballante à certains instants et apathiques à d’autres, semble branchée sur courant alternatif. Mais ce manque de pertinence dans une période charnière, ce fameux « money time », symbolise quelque part les carences entrevues ces dernières semaines. « Soit on commence mal, soit on finit mal », souffle Roudil. Et Puech de matérialis­er le fil sur lequel lui et ses coéquipier­s se retrouvent trop souvent, à force de ne pas suffisamme­nt maîtriser les situations : « On ne peut pas toujours franchir devant, et terminer sur des mêlées ou un essai de pénalité. Le problème, c’est que quand on fait des erreurs, on les enchaîne. » Ce fut criant samedi. « Cela fait encore une défaite à domicile, grince Roudil. On voulait absolument gagner avec les vacances. Dans le vestiaire, tout le monde avait la tête baissée mais on ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes. Ça fait ch… Je préférerai­s boire une bière avec le sourire, plutôt que de faire la gueule. » Par J. Fa.

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Photo M.O. - D.P. Les Palois de Pierrick Gunther ont perdu des ballons décisifs en zone de marque notamment en touche.

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