Midi Olympique

« Et là, ma mère m’a collé une énorme gifle ! »

- Propos recueillis par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

ET SI ON PARLAIT DE TOUT, SAUF DE RUGBY ? CETTE SEMAINE, VINCENT RATTEZ RACONTE LES TURPITUDES DE L’ADOLESCENC­E, LES VOYAGES DANS LA LIGNE 13 DU MÉTRO PARISIEN, D’UNE RENCONTRE ÉTRANGE, AU LEROY MERLIN DE LA ROCHELLE. POUR NOUS, L’AILIER DES BLEUS PARLE AUSSI DE JESSICA ALBA, DE CRISTIANO RONALDO, DE CONFINEMEN­T, DE DÉCONFINEM­ENT ET MÊME DE SON NEZ. SUIVEZ LE GUIDE… Quel est votre surnom ?

J’en ai beaucoup : « Rattus », « Rattigan », « Ratatouill­e »… Ça dépend de l’imaginatio­n de chacun, en fait.

Quel était votre rêve de gosse ?

Comme tous les enfants, j’ai d’abord rêvé d’être policier. Et puis, très vite, j’ai voulu faire du rugby, du rugby et encore du rugby… Ce n’était pas si commun que ça, à l’époque.

Comment êtes-vous tombé dedans, au juste ?

À Gennevilie­rs (Hauts-de-Seine), la ville où j’ai grandi, il y avait beaucoup trop de monde au foot. Le rugby me faisait peur, au départ. Alors un jour, mon père m’a lancé un pari. Il m’a dit : « Si tu t’inscris à l’école de rugby, je prends une licence chez les vétérans ». Le défi m’a plu. Tout est parti de là…

On vous suit…

Derrière ça, j’ai intégré le collège GeorgeBraq­ue, dans le XIII ème arrondisse­ment de Paris. Là-bas, le prof de sport (Serge Collinet) était un dingue de rugby et a d’ailleurs formé beaucoup de bons joueurs, Wesley Fofana, Félix Le Bourhis ou Jacques Boussuge…

Si vous aviez été une star, qui auriezvous aimé être ?

(il soupire) Franchemen­t, je me suis souvent posé la question et j’en arrive toujours à cette même réponse : la vie de Cristiano Ronaldo, je n’en voudrais pas. Le mec, il ne peut pas sortir, se fondre dans la foule et faire des trucs normaux, quoi !

Quel est l’endroit sur terre où vous vous sentez le mieux ?

Chez mes parents, à Gennevilli­ers : chez eux, je me laisse vivre comme un ado, je ne fous rien et c’est tellement bon… (rires) De façon générale, je suis très famille. J’ai par exemple passé l’intégralit­é du premier confinemen­t avec mes grands-parents.

Comment ça ?

À l’époque, je venais de me blesser lourdement (fracture du péroné) et franchemen­t, je ne me voyais pas passer mes journées avec une auxiliaire de vie. J’ai alors demandé à mes grands-parents, qui vivent à deux heures de route de La Rochelle (son ancien club), s’ils pouvaient venir passer quelques jours à la maison. Et puis, au jour où le président Macron a annoncé le confinemen­t, ils se sont retrouvés bloqués chez moi.

Et ?

Je me suis régalé, franchemen­t. C’était même mieux que chez papa-maman. Tu rentres de la rééduc, ils ont fait le ménage, préparé l’apéro, prévu à manger pour le midi et le soir. T’es comme un roi, quoi.

Quelle fut votre plus grosse connerie d’enfant ?

À l’époque où je prenais tous les jours la ligne 13 du métro, celle qui reliait Gennevilli­ers au collège George-Braque, on faisait pas mal de trucs chelous avec les copains. On débarquait à six ou sept dans les rames bondées du métro, on jouait de la flûte pour distraire les voyageurs et lorsqu’on arrivait en retard au collège, on disait que c’était la faute à la ligne 13. Ça marche bien, ça…

Quel est votre film culte ?

J’ai beaucoup vu « Demolition Man », avec Sylvester Stallone et Wesley Snipes. « Tango et Cash », aussi. Quant à « Maman, je m’occupe des méchants », j’en connais toutes les répliques par coeur !

Sur quoi vous attaquait-on, dans la cour de l’école ?

On ne m’attaquait pas. Au collège, je faisais partie de la « mafia rugby » et personne ne m’approchait. Les anciens nous protégeaie­nt, en fait.

Un livre de chevet ?

La biographie de Jonny Wilkinson. Je me suis régalé.

Avez-vous une phobie ?

Le vide. Il faudrait me payer très cher, pour que je saute à l’élastique…

Avec qui aimeriez-vous rester coincé dans un ascenseur ?

Jessica Alba.

Vous a-t-on déjà confondu avec quelqu’un ?

Non… Mais une fois, au Leroy Merlin de La Rochelle, un mec s’est approché de moi et m’a dit : « C’est marrant, vous ressemblez beaucoup à Vincent Rattez ».

Qu’avez-vous répondu ?

« C’est plutôt rassurant, monsieur ! » (rires)

Si vous étiez président de la République, que changeriez-vous dans le pays ?

Je déconfiner­ais les gens. Je les laisserais vivre comme si de rien n’était.

À ce point ?

On a été confiné trois mois et ça n’a pas changé grand-chose à la progressio­n de l’épidémie.

Votez-vous ?

Je vote blanc.

Pourquoi ?

Quel que soit le nom du candidat, il ne se passe jamais grand-chose… Mais ce n’est que mon opinion, hein…

Si vous deviez participer à une émission de téléréalit­é, quelle serait-elle ?

Koh Lanta, ça pourrait être pas mal. Ou alors « Les Marseillai­s », tiens… Ils n’ont pas l’air de faire grand-chose de leur vie : ils sont là, au soleil, logés, blanchis, nourris…

Et si vous pouviez voyager dans le temps, que feriez-vous ?

(il soupire) Je ne changerais rien à ma vie. J’ai un parcours un peu farfelu mais je l’aime tel qu’il est.

Quel est le défaut qui agace le plus, chez vous ?

Ma tendance à procrastin­er. Ma grande phrase, c’est : « Ce n’est pas urgent ». Ma petite amie déteste ça.

Quelle fut la plus grosse bagarre de votre vie ?

Ouf… Je me souviens d’un match contre Toulon, avec les minimes de Gennevilli­ers.

C’était bien tombé, ce jour-là. Les parents des joueurs étaient même entrés sur le terrain !

Pour séparer ?

Pas seulement… (rires) C’était une vraie foire d’empoigne, je vous jure…

Quel fut votre pire moment de honte ?

À l’époque, je jouais un tournoi Super Challenge de France, toujours avec les minimes de Gennevilli­ers. On logeait tous ensemble dans un Campanile de la ville et un soir, j’avais un peu déconné dans l’hôtel. Le lendemain, au petit-déjeuner, la directrice de l’établissem­ent m’a pointé du doigt et a dit devant tout le monde : « C’est de sa faute ! Je l’ai vu ! » Ma mère s’est levée et m’a collé une énorme gifle. Devant tous mes potes… La honte absolue, quoi…

Comme vous dites…

J’ai plongé seul n’empêche ! Je n’ai dénoncé personne ! (rires)

Vous souvenez-vous de votre premier flirt ?

J’avais une amoureuse en maternelle. Mais on est vraiment obligé de remonter jusque-là ? (rires)

Quel est votre plus gros complexe ?

À l’adolescenc­e, on se moquait souvent de moi : « T’as un gros nez ! T’as un gros nez ! » Mais franchemen­t, je m’en suis toujours branlé. Je suis bien dans mes baskets, moi…

Vous êtes plutôt fluet, n’avez pas vraiment un physique de rugbyman profession­nel…

Il paraît. Mais je m’en fous. Tout le monde ne peut pas faire 1,90 m et 100 kg (il marque une pause) Si au rugby, tu pouvais créer ton avatar comme à la Playstatio­n, on se ressembler­ait tous : il y aurait des déficits à certains postes et sur le terrain, ça ferait beaucoup plus mal…

Êtes-vous superstiti­eux ? Avez-vous des rituels avant un match important ?

Pas vraiment… Mon papi, qui est très croyant, me demande juste de placer un chapelet dans mon sac, les jours de match.

Quel est votre plus gros craquage ?

Je viens d’acheter une maison à Montpellie­r.

Quelle insulte vous fait-elle péter un plomb ?

« Fils de pute ».

Y a-t-il un fait divers qui vous ait marqué plus qu’un autre ?

Le 11 septembre.

Pourquoi ?

Ces premières attaques terroriste­s me faisaient vraiment très peur. J’avais 9 ans et à l’époque, je prenais déjà le métro. Je me disais que ça pouvait aussi m’arriver à moi… Tout ça m’avait marqué, ouais…

« À l’adolescenc­e, on se moquait souvent de moi : « T’as un gros nez ! T’as un gros nez ! » Mais franchemen­t, je m’en suis toujours branlé. Je suis bien dans mes baskets, moi… »

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