Les tentations ne manquent pas
SI CHANGEMENT IL DEVAIT Y AVOIR, CELA DEVRAIT COMMENCER PAR L’ARRIÈRE VOIRE PAR LES AILES. EXPLICATIONS.
Au moment de l’annonce de la première composition du XV de France pour le Tournoi 2021, l’identité du numéro 15 sera tout particulièrement attendue. Au terme de cette année 2020, la lutte à distance pour le poste d’arrière paraît plus ouverte que jamais, plus indécise que toutes les autres.
Jusqu’à début novembre, Anthony Bouthier semblait pourtant solidement installé dans le fond du terrain, le Montpelliérain ayant enchaîné six titularisations. Mais le retour au premier plan de Brice Dulin, auteur de deux prestations très abouties lors de la Coupe d’automne des Nations, au point d’être élu joueur de la compétition par les internautes, a rebattu les cartes. Le Rochelais a tout pour plaire et pour s’inscrire dans le projet porté par Fabien Galthié : un pied gauche long précieux pour l’occupation, une assurance sans égale dans les airs cumulée à une capacité rare à s’extraire de la pression, de l’expérience et des qualités de relanceur intactes. Le seul potentiel hic, sur le papier : son âge, si l’on se projette sur le Mondial à venir, qu’il abordera à 33 ans. Anthony Bouthier, deux ans plus jeune, vat-il tout de même être conforté par Fabien Galthié ? La tentation de conserver l’ossature d’une équipe qui gagne peut l’y inciter. Autre bémol, au-delà de la concurrence de Brice Dulin : l’ancien Vannetais, auteur de débuts prometteurs en février, a marqué le pas sur ses dernières sélections. Sur rugbyrama.fr, il avait été crédité d’un 4/10 après la défaite à Murrayfield et il avait tout juste obtenu la moyenne sur les deux sorties d’automne (5,5 et 5). Quelques approximations sous les ballons haut et en défense avaient entaché des prestations par ailleurs sobres. Entre les deux, le « cadet » Thomas Ramos, buteur de haut niveau, relanceur patenté et polyvalent comme l’est Bouthier, n’a jamais déçu - comme en Écosse récemment - et a toute sa place dans la réflexion. Le poste d’ailier, aussi, peut légitimement donner lieu à un débat. Teddy Thomas a beau multiplier les exploits, sa place reste sujette à caution. L’hyperactif Gabin Villière, belle surprise de la Coupe d’automne, peutil lui contester sa place ? Vincent Rattez est-il d’ailleurs intouchable ? Et si Gaël Fickou était finalement installé sur l’aile pour permettre à Arthur Vincent d’amener son punch au centre ? On peut, pour le coup, parler d’un billard à plusieurs bandes.