Tout Rhule pour Raymond

ENCORE TENDRE EN DÉBUT DE SAISON, LE SUD-AFRICAIN RAYMOND RHULE S’EST MIS AU DIAPASON. UTILISÉ À L’AILE ET AU CENTRE, IL DEVRAIT ENCHAÎNER UNE QUATRIÈME TITULARISATION FACE À BATH.

Samedi dernier, omniprésent sur la pelouse de Murrayfield (51 mètres gagnés, dix passes, trois défenseurs battus, un franchissement), il a marqué son premier essai sous ses nouvelles couleurs. Deux semaines plus tôt, contre Brive, de retour après presque un mois sans jouer, il en avait offert un tout fait au jeune Alonso Munoz. Durant une rencontre où il avait démontré toutes ses qualités de vitesse et d’explosivité. Raymond Rhule, pas une seule fois remplacé en cours de jeu lors des trois dernières sorties du Stade rochelais, termine 2020 en boulet de canon. Après avoir sagement « attendu son heure ».

À 28 ans, le trois-quarts sud-africain aux 7 sélections n’a pas le statut d’indéboulonnable au sein du XV rochelais. Du moins, pas encore. Le début de saison, Rhule l’a parfois traversé hors groupe. « Être en dehors des vingt-trois, ce n’est pas bien. Tu regardes les mecs bien jouer les matchs », confiait-il récemment dans la langue de Molière, sans pour autant se laisser envahir par la frustration : « Plus tu joues, plus tu sais comment faire face à ce genre de situation. Généralement, si tu ne démarres pas à l’aile, tu ne joues pas, c’est comme ça. Ce n’est pas comme d’autres postes où il y a un gars sur le banc. Les coachs m’ont toujours dit où j’en étais et quand je sais où j’en suis, je me projette. Quand tu as l’opportunité, tu donnes le meilleur et la suite revient aux entraîneurs. »

OBNUBILÉ PAR LE BALLON

En début de saison, son manager Jono Gibbes louait un sportif « à l’aise dans les espaces » et doté d’un « bon équilibre avec son jeu de jambes ». Bref, un joueur difficile à défendre. Capable aussi d’évoluer au centre - son poste de formation- comme à l’aile, celui où Rhule a, par exemple, été sacré champion du monde moins de 20 ans avec les Baby Boks en 2012. Mais ce qu’il aime envie tout, c’est de tâter la gonfle : « Je ne joue pas comme un ailier qui reste au large et attend le ballon. Plus j’en suis proche, mieux c’est pour moi. Peu importe le numéro dans le dos, j’aime prendre le ballon en main et faire un truc. C’est mon style de jeu. » Sa manière à lui, Raymond, de dérouler son rugby.