Midi Olympique

Serge Blanco : «Jean-Pierre, c’était mon Schtroumpf grognon»

- Propos recueillis par Arnaud BEURDELEY

Quelle année de mer… Jean-Pierre était mon ami, mon Schtroumpf grognon. Aujourd’hui, je suis très triste d’avoir perdu cet ami. Vraiment. D’autres pourraient parler bien mieux que moi de sa carrière sportive, notamment tous ses amis dacquois. Je pense en particulie­r à Jean-Louis Bérot, JeanPierre Bastiat, Claude Dourthe avec qui Jean-Pierre a beaucoup partagé. Le nombre de sélections qu’il a recueilli, à une époque où il n’y avait pas autant de matchs qu’aujourd’hui, permet de voir la grandeur du joueur. Mais je retiens surtout l’homme qui a permis au rugby d’évoluer, de grandir. JeanPierre a été un grand dirigeant. Il a beaucoup oeuvré à la création du rugby profession­nel en France et au rayonnemen­t de la Coupe d’Europe. Il a été le grand magicien de l’ERC. Et quoi qu’en pensent certains, il a toujours défendu les intérêts des clubs français et du rugby en général. Son rôle n’était pas simple. Mais souvenez-vous avec quelle intelligen­ce il a su convaincre les Anglais de participer à la Coupe d’Europe, eux qui ne voulaient pas y venir. Nous n’étions pas nombreux assis autour de la table. Jean-Pierre, lui, était là et a argumenté, bataillé et tout ça avec beaucoup de finesse et de bienveilla­nce. De la même façon, il a su aller chercher des partenaire­s pour l’ERC, rendre cette compétitio­n très intéressan­te. Certains, qui ne voyaient que par leurs intérêts personnels, lui ont fait payer sa façon de diriger. Quelle mascarade d’avoir changé de structure pour installer le siège de l’institutio­n en Suisse, tout ça pour de pseudo-intérêts financiers… Ceux-là se sont fourvoyés. Parce que depuis que Jean-Pierre n’est plus président de l’ERC, la Coupe d’Europe est comme un champ de blé après la moisson.

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