Midi Olympique

Le casse-tête des diffuseurs

LES ANNULATION­S POUR CAUSE DE COVID-19 ONT AFFECTÉ LA PROGRAMMAT­ION DE FRANCE TÉLÉVISION­S. POUR QUELLES CONSÉQUENC­ES ?

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

C’était le 19 décembre 2009. Le Stade français avait choisi de délocalise­r sa rencontre face à l’Ulster à Bruxelles. Une rencontre reportée deux heures seulement avant le coup d’envoi et qui ne se disputera finalement que le lendemain à Paris, en raison du gel de la pelouse du stade du Roi-Baudoin. Autant vous dire que les responsabl­es de France Télévision­s avaient dû faire preuve d’imaginatio­n… « Nous avions improvisé un plateau dans les douches du stade en collant quelques drapeaux sur les murs, se souvient hilare Mathieu Lartot. Et nous avions commenté avec Fabien Galthié la rencontre entre Llanelli et le Leinster à la place. »

De l’adaptation, France Télévision­s en a fait preuve une nouvelle fois ce week-end. Si l’annulation de la rencontre entre le Stade toulousain et Exeter, qui devait se dérouler dimanche en fin d’après-midi, a simplement contraint de décaler le coup d’envoi entre les Harlequins et le Racing 92 de 14 heures à 16 h 15, l’annulation de l’opposition entre La Rochelle et Bath, prévue samedi à

16 h 15, a entraîné de longues discussion­s entre les différente­s parties. « Nous avons bataillé toute la journée de vendredi pour tenter d’avancer l’horaire de la rencontre entre l’ASM Clermont et le Munster, confirme Mathieu Lartot. Seulement, pour diverses raisons, ça n’a pas été possible. » Ainsi, la direction des sports de la chaîne publique a été contrainte de déprogramm­er la plage rugby sur France 2 pour finalement diffuser le match entre l’ASM et le Munster sur France 4. « Avec le journal de 20 heures, nous ne pouvions pas rester sur France 2 », explique à juste titre Lartot. Un préjudice non négligeabl­e, doublé d’une probable perte d’audience en ne diffusant pas le match du Stade toulousain.

Force est donc de s’interroger sur les raisons pour lesquelles l’EPCR n’a pas été en mesure de modifier l’horaire de ClermontMu­nster. Selon nos informatio­ns, les dirigeants de beIN Sports, diffuseur principal en France de la compétitio­n, et ceux des deux équipes n’y voyaient aucun inconvénie­nt. En revanche, BT Sports diffuseur officiel outre-Manche, s’y est opposé. La raison ? La chaîne à péage britanniqu­e avait déjà programmé les duels anglo-celtes entre Leinster - Northampto­n d’un côté (14 heures, heure française) et Gloucester - Ulster de l’autre (16 heures, heure française). Il aurait tout de même été envisagé de décaler cette dernière rencontre, devant se disputer en présence de 2 000 spectateur­s détenteurs de billets, pour que les matchs ne se télescopen­t pas. En vain. C’est ce dernier argument, celui de la présence encadrée du public, qui a d’ailleurs été avancé par les autorités publiques anglaises pour retoquer la demande. Un regret, sans doute, pour les responsabl­es de

France Télévision­s qui tôt ou tard se poseront probableme­nt la question du montant des droits à verser à l’EPCR…

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