« Je suis tombé face à un mur »
VINCENT GAILLARD (directeur général de l’EPCR) EST REVENU SUR LES ÉVÉNEMENTS DE VENDREDI QUI ONT ENTRAÎNÉ L’ANNULATION DE LA RENCONTRE SCARLETS-TOULON. DANS L’INCOMPRÉHENSION FACE À LA RÉACTION DES DIRIGEANTS TOULONNAIS, ALORS QUE LA RENCONTRE AVAIT ÉTÉ « DÉCLARÉE SAINE », VINCENT GAILLARD ESPÈRE QUE TOUT VA RENTRER RAPIDEMENT DANS L’ORDRE.
Racontez-nous ce qui a, selon vous, entraîné l’annulation de la rencontre entre Toulon et les Scarlets vendredi ?
Comme avant chaque week-end de compétition, l’EPCR a reçu les résultats des tests Covid et du traçage de chaque équipe. Une fois reçus, nous avons traité chaque rencontre où il y avait au moins un joueur déclaré positif. Une commission médicale composée de l’EPCR, de médecins indépendants et des différentes ligues, dont la LNR, s’est réunie. Les rencontres sont alors étudiées individuellement.
Quid de Llanelli-Toulon ?
Il y avait un seul cas positif parmi les Gallois. Ce dernier a été identifié, tracé et exclu de la feuille de match dès le milieu de semaine. Après délibération, nous avons donc convenu que la rencontre entre Llanelli et Toulon ne présentait pas de risque.
Pourtant la situation s’enraille…
Je reçois des coups de téléphone le jeudi et le vendredi, au cours desquels on me dit que certains joueurs toulonnais sont inquiets.
Quelle est alors votre réponse ?
Elle est simple : au regard d’une situation, analysée par une commission indépendante, le match est sûr et va se jouer. On n’a aucune raison d’aller contre l’avis médical.
Ce qui ne suffit pas à rassurer Toulon…
On décide alors de faire un pas en avant, et on propose à Toulon de déplacer le match à dimanche, pour permettre aux Scarlets de se faire re-tester en urgence et que le RCT puisse remplacer les joueurs les plus inquiets sur la feuille de match.
Et alors ?
On savait que le match était propre, on essayait d’arranger tout le monde pour que le match se joue, mais on essuie un refus catégorique…
Ce que vous ne pouvez accepter…
Parce que ce n’est basé sur rien : « On n’a pas envie, c’est Noël, on ne veut pas infecter nos familles », sauf que factuellement, la rencontre est propre… Ce qui me frustre, c’est que les premiers échanges étaient constructifs, mais une fois que le président a consulté son équipe, quelque chose s’est passé… Nous tournions en rond : le match est déclaré sain, on sait qu’il n’y a pas de problème, que les médecins sont neutres, indépendants, mais Toulon refuse de jouer. Je suis tombé face à un mur, je n’avais plus de proposition.
Êtes-vous en colère ?
Je comprends que les joueurs réagissent de la sorte, car ce n’est pas à eux d’avoir une vision sur la situation sanitaire, mais que le management du club réagisse ainsi, c’est inacceptable. Je n’ai jamais eu de doute sur l’envie des Toulonnais de jouer, mais pourquoi ne nous ont-ils pas accordé leur confiance ?
Pensez-vous sanctionner le RCT d’une amende, voire d’une suspension ?
On se posera la question par rapport à ce qui a pu être dit, ce qui a pu être fait et ce qui pourrait l’être dans les jours à venir. Mais aucune décision n’est prise pour l’instant. Je ne veux pas entretenir le faux conflit entre l’EPCR et le RCT. J’ai été très déçu par le comportement de Toulon face à cette situation, mais je n’ai aucune animosité. Passons à autre chose.