« On préfère se qualifier en jouant »

MAXIME MACHENAUD - Demi de mêlée du Racing 92

Quel est votre sentiment à l’issue de cette démonstration ?

On a essayé de mettre notre jeu en place. Les conditions étaient bonnes pour jouer alors qu’on s’attendait à un jeu plutôt fermé, avec beaucoup de jeu au pied. Tout n’a pas été parfait, mais on s’est créé pas mal d’occasions et on a mis les Anglais en difficulté.

Avez-vous le sentiment d’avoir bien mieux maîtrisé votre système de jeu que contre le Connacht, lors de la première journée ?

C’est vrai que nous ne nous sommes jamais sentis inquiétés. J’ai senti beaucoup de maîtrise de la part de l’équipe. Dès qu’on a mis un peu de rythme, ils ont vite été dépassés. Surtout, nous avons eu un très bon jeu au pied d’occupation. Nous avons beaucoup joué dans leur camp en première mi-temps, ce qui nous a pas mal aidés. Nous aurions pu mieux faire, notamment en première mi-temps où nous avons laissé quelques points en route.

Vous faites un peu la fine bouche, non ?

On a toujours envie de faire plus, de faire mieux (rires). Mais je retiens aussi la bonne performance défensive. Nous aurions pu prendre un ou deux essais en première mi-temps, mais nous n’avons pas craqué. Il y a eu de la constance tout au long du match.

L’alternance que vous avez su mettre dans le jeu n’a-t-elle pas été le paramètre décisif dans cette rencontre ?

Oui, c’est exactement ça. Nous avons su parfaitement alterner notre jeu. Parfois, nous avons joué des ballons portés, parfois nous avons été vite sur les extérieurs. Nous avons su aussi utiliser le jeu au pied à bon escient, parfois dans le second rideau. Le point positif, c’est que nous avons bien exploité leurs difficultés défensives.

Seulement quatre pénalités concédées, n’est-ce pas aussi la marque d’une équipe qui maîtrise son sujet ?

Dans la mesure où nous avons été bien plus patients en défense, nous avons commis moins de fautes (4, N.D.L.R.). Peut-être que les Harlequins se sont révélés un peu moins dangereux et un peu plus lisibles que le Connacht, mais j’ai le sentiment que notre défense était bien en place. Nous avons très peu raté de un contre un, probablement beaucoup moins que contre les Irlandais, ce qui nous a mis dans de bonnes dispositions. Aujourd’hui (dimanche), nous avons moins subi les impacts, moins subi les plaquages. Forcément, on a fait moins de fautes.

Avez-vous été surpris par la faiblesse des Harlequins ?

Je crois que nous les avons surpris dès le début du match et ça leur a mis un coup derrière la tête. On savait que si on faisait une bonne entame, ils pouvaient craquer mentalement.

Après la pénible victoire contre le Connacht, le staff avait-il poussé un coup de gueule ?

Non, mais on savait très bien que nous étions passés pas très loin de la correctionnelle, que nous avions perdu le contrôle du match. On savait donc qu’il ne fallait pas se relâcher, surtout à l’extérieur.

Toulouse et Lyon se sont vus attribuer cinq points sur tapis vert. Ces décisions vous ont-elles perturbées ?

Non, pas du tout. Si on gagne tous nos matchs, on sait que nous serons qualifiés. On préfère donc ne pas s’occuper des autres et se qualifier en jouant.

Avez-vous le sentiment d’avoir assumé votre nouveau statut européen ?

Mettre presque cinquante points à l’extérieur, ça n’arrive pas tous les jours, c’est vrai. On voulait assumer notre statut de vice-champion d’Europe, on l’a fait.