Midi Olympique

Contre mauvaise fortune bon coeur

- Par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Les stades et leurs ambiances endiablées manquent terribleme­nt aux supporters. C’est indéniable. C’est le cas pour Ximun, un trentenair­e basque fervent supporter de l’Aviron bayonnais : « Je rêve de pouvoir retourner au stade avec les copains, profiter du match autour d’une bière, et ensuite aller en ville pour manger au restaurant.Tout cela me manque terribleme­nt. » C’est certaineme­nt ce qu’il aurait fait à l’occasion de ce Boxing day qui, cette année, sera forcément tristounet. Mais pour autant, le Bayonnais préfère faire contre mauvaise fortune bon coeur, surtout quand il se remémore le douloureux épisode du premier confinemen­t : « Franchemen­t, je préfère mille fois le huis clos à rien du tout. Le maintien du sport profession­nel est un dérivatif qui fait énormément de bien dans une période où l’on est privé de tout. Certes, ce n’est pas le même plaisir que d’aller au stade, mais c’est un plaisir quand même. Je dirais même que c’est plus qu’un moindre mal, c’est une nécessité. »

DIABOLISAT­ION

Et le Basque de dédramatis­er cette situation de huis clos, qui fut souvent diabolisée dans certains médias sportifs durant le premier confinemen­t : « À l’époque, j’entendais des journalist­es dire que reprendre sous huis clos était insensé, que cela dénaturait tout, que les joueurs ne seraient pas motivés, etc. Je trouve ça faux. D’abord parce qu’il existe des tas d’amateurs qui jouent tous les week-ends, pendant toute leur carrière devant dix personnes. Et ce n’est pas si grave. Ensuite parce que je ne pense pas que cela impacte tant que cela les profession­nels : bien sûr qu’ils préférerai­ent jouer devant leur public déchaîné. Mais prenez une séance de toucher dans un club de Troisième Série : il n’y a pas d’enjeu, pas de spectateur et pourtant tout le monde veut gagner au bout de trois minutes. Alors imaginez pour des pros, qui sont des compétiteu­rs nés ! » Ximun n’a pas tort : même si l’ambiance n’était jamais au rendez-vous, on a assisté à de sublimes matchs de rugby à huis clos, comme le dernier Angleterre - France ou nombre d’autres rencontres de Top 14 où les deux équipes donnaient absolument tout sur le terrain.

Ce Boxing Day sera donc tristounet, mais au moins il y aura du rugby dans nos vies : « C’est l’une des rares choses qu’il nous reste en ce moment, conclut le supporter bayonnais, grâce au maintien des compétitio­ns, je peux toujours regarder du rugby à la télé, je peux toujours aller regarder la compositio­n d’équipe dans le Midol de vendredi et je peux toujours refaire le match avec mon père au téléphone une fois qu’il est terminé. Alors bien sûr que JeanDauger me manque. Mais entre rien du tout et Bayonne Leicester à la télé, la deuxième option est nettement mieux que rien du tout. » En attendant mieux, bien sûr…

 ?? Photo Icon Sport ?? Les supporters bayonnais donnant de la voix dans les tribunes de Jean-Dauger. Cette année, le boxing day se fera sans le seizième homme.
Photo Icon Sport Les supporters bayonnais donnant de la voix dans les tribunes de Jean-Dauger. Cette année, le boxing day se fera sans le seizième homme.

Newspapers in French

Newspapers from France