Ne pas oublier 2020
Annulations, reports, confinement, application des mesures au sein des clubs amateurs, matchs à huis clos, baisse des licenciés, interdiction d’accès aux vestiaires et aux douches… Qui aurait pu prédire, il y a un an, le scénario de l’année qui vient de s’écouler ? Comme tous, lors de ces derniers mois, le rugby en aura vu de toutes les couleurs. L’interrogation qui persiste à présent est de savoir ce que l’on va garder de cette période. Il n’y a pas eu que des choses négatives, bien au contraire. L’année avait plutôt bien commencé, l’équipe de France confirmait sa nouvelle dynamique dans le Tournoi des 6 Nations jusqu’à ce que tout soit brutalement arrêté par le confinement, mi-mars. S’en suivait une période hors du temps, où les professionnels et les amateurs, logés à la même enseigne, ont dû remiser leurs crampons. Les clubs ont été exemplaires en appliquant scrupuleusement les nouvelles et contraignantes préconisations. La rentrée n’a finalement été qu’un court répit avant que toutes les compétitions amateurs ne soient de nouveau annulées. Les pros, eux, ont pu continuer malgré les reports ou les annulations de matchs.
Même s’ils continuent de jouer, les interrogations qui planent sur la viabilité économique du sport professionnel font que la période est tout aussi incertaine. Les clubs ont tous dû, sans exception, s’interroger sur leur modèle économique. Cela aura, je l’espère, des conséquences positives tant cette remise en question peut amener les clubs à tendre vers plus de pérennité voire de sobriété. Parvenir par exemple à constituer une élite plus homogène en termes de niveau semble être crucial à mes yeux, autant pour améliorer le spectacle proposé que pour limiter les dérives individuelles Il est difficile de définir une direction qui va dans le sens de l’intérêt de tous, cela me semble néanmoins crucial si l’on souhaite que le rugby reste sur le devant de la scène. Ce sont les périodes de crises et d’instabilité qui font que l’on prend conscience de l’importance d’un intérêt commun. Condamnés à n’être « que » des spectateurs, nous avons suivi la campagne automnale du XV de France. Sur sa lancée depuis plus d’un an, cette équipe continue de nous surprendre et de nous faire rêver. Je pense ne pas être le seul à avoir vécu cette « Coupe de Nations » avec délectation. Je me dis que le travail réalisé dans les pôles et dans les clubs paie enfin. Quelle récompense pour tous les éducateurs et entraîneurs qui accompagnent les joueurs dans leur formation vers le plus haut niveau. Ce n’est pas la première fois que j’entends certains de mes amis jouant encore être surpris par le niveau de maturité de cette jeune génération totalement décomplexée, aboutie techniquement et empreinte d’une fraîcheur qui n’a absolument rien à envier aux autres nations. Le récent tirage au sort des poules pour la Coupe du monde 2023 nous amène à espérer encore davantage tant cette fête pourrait être belle si ces Bleus continuent sur leur lancée.
La période de doutes actuelle devrait consolider le socle d’un avenir qui ne peut être que prometteur tant notre envie de continuer à vivre et faire le rugby est partagée. J’aimerais que 2021 soit aussi l’année qui nous rende une fois pour toutes les pages amateurs du Midi Olympique. Prévoyons de nouveau des réceptions, des tournois, des compétitions et les fêtes qui suivent. Ce sont autant de moments conviviaux qui nous manquent aujourd’hui qui doivent nous permettre de garder le cap une fois que l’on pourra de nouveau vivre notre sport pleinement sur et autour des terrains.