Midi Olympique

Ma nostalgie du rugby scolaire

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Je suis nostalgiqu­e des années fastes du rugby scolaire et je me dis que ça va peut-être revenir. C’est vrai que des années 60 aux années 80, les matchs scolaires et universita­ires marchaient bien. J’ai connu des tournois à Toulouse entre le Creps, la fac de droit, la fac de médecine. Je jouais moi, demi de mêlée en fac de lettres. Des joueurs internatio­naux comme Lucien Mias ou Pierre Villepreux pouvaient côtoyer des joueurs de Série.

Au niveau des collèges et des lycées, les matchs avaient aussi de l’importance. J’ai connu les heures fastes de l’École Normale d’Auch, des lycées de Tarbes et des lycées toulousain­s : Fermat ou Bellevue. Pour ma part j’avais créé la Section sportive du collège de Samatan qui a bien marché puis celle du collège Carnot à Auch. Et quand je pense à Guy Novès, ce qui m’impression­ne le plus, c’est sa fidélité à l’équipe du collège de Pibrac qu’il a menée au titre de champion de France de sa catégorie. Il n’avait même pas de section sportive à sa dispositio­n. Chapeau !

Dans mon souvenir, c’est le profession­nalisme qui a fait du mal au rugby scolaire car les centres de formation sont apparus. Et ils ont interdit aux joueurs de participer aux compétitio­ns scolaires et universita­ires. Mais le mouvement avait démarré bien avant, avec la création des écoles de rugby. Il y en avait peu dans les années 50-60. Peu à peu, l’UNSS qui était prioritair­e a lâché et la FFR a pris le dessus.

J’ai des souvenirs extraordin­aires du lycée de Mirande et des matchs prof-élèves que j’ai connus des deux côtés de la barrière. Tout le monde venait au stade, le lycée de garçons, celui des filles, le maire et le sous-préfet. Plus tard à Samatan, j’avais entraîné dans mon sillage les autres professeur­s qui ne s’intéressai­ent pas forcément au rugby a priori. C’était la clé de notre réussite. Aujourd’hui, je me console en me disant qu’Anthony Jelonch et Antoine Dupont sont passés par la section sportive du lycée de Beaulieu d’Auch. Le lycée agricole de Mirande aussi est toujours actif, en partie grâce aux filles d’ailleurs. Nous avons dans le Gers trois cadres techniques qui travaillen­t là-dessus mais ce n’est pas facile. Les jeunes veulent avoir des matchs, c’est normal et aujourd’hui, on ne leur propose trop souvent que trois mercredis par an. C’est sûr que tout ça n’a rien à voir avec le monde anglosaxon. Chez eux, l’école c’est la base de tout, on ne découvre les clubs qu’à 18 ans. Mes petits-fils ont vécu à Bath et m’ont raconté tout ça. Ils ont même vécu des entraîneme­nts à sept heures du matin, sous la pluie, avant les cours.

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