Montpellier s’est égaré
MALGRÉ PLUS D’UNE HEURE EN SUPÉRIORITÉ NUMÉRIQUE, LE MHR, INEXISTANT, A SACRIFIÉ SES CERTITUDES NÉES DES DERNIÈRES SORTIES.
A «gaçant ! » Le qualificatif a résonné à plusieurs reprises dans les travées du stade Deflandre. Un mois après un retentissant succès décroché à Clermont, et aux lendemains d’une quinzaine européenne confirmant la montée en puissance des Cistes, la bulle d’oxygène s’est brutalement dégonflée face au leader rochelais. « Comment peuton passer de ça à ça ?, s’interroge le manager du MHR, Xavier Garbajosa, mine déconfite face aux micros. Je n’arrive pas à comprendre. Depuis, un mois, ce n’était pas trop mal […] C’est un gros coup d’arrêt. Nous avons pédalé à côté du vélo, on n’a pas du tout affiché une bonne image. En termes d’état d’esprit, il n’y avait rien. Si je suis agacé ? oui… beaucoup. »
« On est complètement passé à côté et ça s’est vu », concède Arthur Vincent, capitaine héraultais à Deflandre. Cinq touches égarées, une charnière maladroite, pas la moindre occasion d’essai à se mettre sous la dent, une pléiade de duels perdus, très peu d’efficacité dans l’occupation au pied : bref, une prestation fantomatique. « On s’est manqué dans tous les domaines du jeu, poursuit le centre international. Le carton rouge aurait dû faciliter les choses mais nous avons tergiversé. On ne savait pas s’il fallait occuper ou jouer. Au final, nous n’avons rien fait. »
« L’ENTRAÎNEMENT
ÉTAIT TRÈS MAUVAIS SAMEDI »
Pour sa première titularisation en Top 14 depuis treize mois, Louis Picamoles rêvait forcément meilleur scénario. Sur le papier, le synopsis semblait pourtant idéal, avec des Rochelais réduits à quatorze dès le quart d’heure de jeu. « Nous avions une stratégie mais nous n’avons pas toujours été pertinents. Eux ont mis les ingrédients nécessaires avec la météo pour nous mettre constamment sur le reculoir et sous pression, tente d’analyser le troisième ligne centre. Est-ce qu’il faut y voir un lien avec cette petite coupure de trois jours ? On verra. » Xavier Garbajosa, lui, a déjà son avis sur la question. Et le constat est sans appel : « Pour être tout à frais franc, les vacances ne nous ont pas aidés. L’entraînement était très mauvais samedi même si je ne pensais pas que ce serait un signal annonciateur. C’est bien d’avoir des vacances mais il ne faut pas oublier l’essentiel : on reste des joueurs de rugby, avec pour mission de gagner des matchs. On peut profiter avant et après. En revanche, pendant, il faut agir. Pendant un mois, c’était pas mal. Là, tout a été jeté à la poubelle. J’ai du mal à l’accepter. » Dans l’Hérault, le réveillon du 31 risque de ne pas avoir la même saveur qu’à Noël.