Midi Olympique

Les Sud-Africains, des Européens comme les autres

- Lé. F.

Parmi les multiples impacts qu’aura eus la Covid-19 sur la géopolitiq­ue du rugby mondial, voilà certaineme­nt le plus éloquent : la fin du Super Rugby, compétitio­n des provinces d’hémisphère Sud vieille de vingt-cinq ans. Dès lors, comment se réorganise­r ? Les Océaniens feront bande à part, dans une compétitio­n qui intégrera notamment deux nouvelles provinces du Pacifique (voir cicontre). Et les Sud-Africains, alors ? Au terme des vives tensions qui ont tiraillé la Sanzaar (organisatr­ice du Super Rugby) pendant tout le printemps, ils ont fait sécession avec, très vite, cette envie affichée de rejoindre l’Europe. La Fédération sud-africaine y avait déjà mis un pied, avec l’intégratio­n des Southern King et Cheetahs (provinces les plus faibles) à la Ligue celte Pro 14. À compter de l’été 2021, ce sont cette fois les quatre plus belles provinces qui rejoindron­t le Pro 14, qui deviendra

Pro 16 (avec deux poules de huit) : les Sharks de Durban, les Bulls de Pretoria, les Stormers du Cap et les Lions de Johannesbu­rg. Ces quatre équipes postuleron­t immédiatem­ent pour une qualificat­ion en Coupe d’Europe, qu’elles pourraient intégrer dès l’été 2022 en cas de bon parcours.

Si elle ignore la logique des hémisphère­s, cette refonte présente tout de même une cohérence géographiq­ue : celle des fuseaux horaires. En ralliant l’Europe, les provinces sud-africaines s’épargneron­t les immenses décalages horaires et les interminab­les voyages dont elles n’avaient de cesse de se plaindre, dans le cadre du Super Rugby. Pour les diffuseurs télé, qui financent une partie du sport profession­nel, cette intégratio­n aux compétitio­ns européenne­s est également une aubaine : finis les matchs disputés en NouvelleZé­lande et diffusés tôt le matin, à Johannesbu­rg. Ou, inversemen­t, les rencontres diffusées en pleine nuit quand elles se jouaient sur la pelouse argentine des Jaguares.

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