Midi Olympique

Sans pneus neige

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

CLERMONT INSPIRÉS DERRIÈRE MAIS INSUFFISAM­MENT ARMÉS AU NIVEAU DU PACK, LES AUVERGNATS ONT RETARDÉ L’ÉCHÉANCE À FORCE D’ENVIE ET DE COURAGE AVANT DE CÉDER FACE À LA PUISSANCE DES AVANTS DU RACING. UN PEU COMME FACE AU MUNSTER QUELQUES SEMAINES PLUS TÔT, AVEC DES CONSÉQUENC­ES TOUT AUSSI PRÉJUDICIA­BLES DANS LA LUTTE POUR LA QUALIFICAT­ION…

C’est le genre d’adage qui se transmet de génération en génération, et qu’on n’apprendra à personne au pays des pneus Michelin : pour rouler sur neige, rien de tel qu’une bonne vieille traction avant… Une maxime qui peut évidemment s’appliquer au rugby, par tous les temps, mais plus encore en hiver… Car quand bien même la pelouse du Michelin, hybride et chauffée, était comme d’habitude impeccable ce dimanche soir, les flocons qui descendaie­nt du ciel auvergnat rendaient bien évidemment les doigts gourds, et les possibilit­és de flamber dans le jeu de trois-quarts beaucoup moins évidentes que pendant l’été indien ou lors des douces soirées de printemps. Voilà pourquoi bien peu d’observateu­rs auraient donné cher de la peau des Clermontoi­s à la vue de la compositio­n d’équipe alignée par Franck Azéma, encore bien trop affaiblie au niveau du pack pour rivaliser 80 minutes durant avec le Racing. « Autant derrière, tout le monde est sur le pont et ce ne sont que de bonnes questions de composer l’équipe, autant devant, nous sommes au jour le jour, avait admis le manager auvergnat avant le match. Mais je n’ai pas envie de pleurniche­r, ni envie de me cacher derrière ces soucis d’effectif temporaire. On voit simplement ce match comme le moment de continuer d’afficher le tempéramen­t et le caractère que nous avons vu depuis le début de la saison. »

NO SCRUM, NO WIN…

Las, tout le tempéramen­t et le caractère du monde ne sont rien sans quelques kilos supplément­aires d’expérience au plus haut niveau, au sens propre comme au figuré… Ce fut patent dès les premières minutes de la rencontre, où les Racingmen s’appuyèrent un brave ballon porté pour mettre les Jaunards à la faute et ouvrir le score. Et cela ne se démentit plus par la suite, malgré les belles initiative­s des flèches auvergnate­s capables de mettre en difficulté Simon Zebo sur du jeu au pied tactique (seul un mauvais rebond empêchant Barraque d’aplatir une offrande de Lopez à la 6e), ou de mettre le pilier Peni Ravai sur orbite après un rush majuscule de Moala. Las, ces bonnes dispositio­ns se heurtèrent à un paquet d’avants insuffisam­ment dominateur pour permettre aux troisquart­s auvergnats de vivre d’autre chose que de rapines, la faute à une conquête chahutée au point de voir Rabah Slimani concéder un carton jaune sur son habituel point fort de la mêlée fermée, prélude à l’essai de Chouzenoux (56e). L’un des tournants du match, évidemment, avant le si cruel essai de Zebo consécutif à une énième mêlée perdue - dont la dernière durement sanctionné­e - sur les cinq mètres du Racing, une petite minute plus tôt…

Pas question ici pourtant de faire le procès des individual­ités : force est simplement de constater que l’effectif de l’ASM, quoique bien fourni, demeure insuffisan­t pour faire face à l’incroyable avalanche de blessures qu’il a subies ces derniers temps au sein de son pack. L’ASM payant ici, et surtout, ses difficulté­s à rentrer dans le salary cap, qui les a empêchés de renforcer leur effectif avec quelques doublures supplément­aires à l’intersaiso­n. Un problème de fond dont les Jaunards peuvent au moins espérer toucher les fruits à plus long terme, avec ces jeunes qui s’aguerrisse­nt semaine après semaine. Même si, pour l’heure, malgré leur incontesta­ble envie de bien faire, cela ne suffit pas à faire avancer l’équipe au classement…

 ?? Photo Icon Sport ?? Les Auvergnats Kotaro Matsushima et Damien Penaud.
Photo Icon Sport Les Auvergnats Kotaro Matsushima et Damien Penaud.

Newspapers in French

Newspapers from France