Il faut sauver le soldat Montpellier
MONTPELLIER CETTE NOUVELLE DÉFAITE A NON SEULEMENT PRÉCIPITÉ LE LIMOGEAGE DU MANAGER, XAVIER GARBAJOSA, MAIS A AUSSI CONFIRMÉ QUE LE MHR LUTTAIT DÉSORMAIS POUR SON MAINTIEN DANS L’ÉLITE...
Ce week-end, le MHR a changé de dimension. Mais pas dans le bon sens du terme. Jusqu’alors, on disait les Montpelliérains englués dans le ventre mou du classement. Mais sitôt que l’on évoquait cette situation, on rappelait que les Cistes comptaient trois matchs de retard (réception de Paris et de Castres, et déplacement à Lyon). C’est toujours le cas d’ailleurs. Mercredi soir, ils commenceront à rattraper leur retard en se déplaçant à Lyon. Sauf que jusque-là, on pensait les Montpelliérains capables de remporter ces matchs et de refaire leur retard. Aujourd’hui, on commence à en douter très sérieusement. Et nous ne sommes pas les seuls dans ce cas. À commencer par le président Mohed Altrad qui, pour déclencher un électrochoc, a décidé de limoger Xavier Garbajosa à l’issue de cette septième défaite en Top 14, la neuvième en tout cette saison.
La semaine dernière, nous écrivions que le MHR commençait à regarder vers le bas. Mais aujourd’hui, le bas a rattrapé le MHR. En s’imposant à Lyon, les Castrais ont fait chuter le MHR d’une place au classement. Si la saison régulière s’était terminée dimanche soir, le club de l’Hérault disputerait sa place en élite contre une formation de Pro D2 le weekend. Un scénario proprement surréaliste pour un club qui n’est rien de moins que l’un des principaux pourvoyeurs d’internationaux tricolores, pour ne citer qu’eux…
VINCENT : « ON NE PARLE PLUS D’AMBITIONS, MAIS DE SURVIE »
La lutte pour le maintien est donc désormais la triste réalité du MHR. Et tous ses membres en ont bien conscience. À commencer par le capitaine Arthur Vincent, qui s’est pourtant démené comme un beau diable samedi soir : « Là on ne parle plus d’ambition mais clairement de survie. On se l’était déjà mis en tête cette semaine. On avait vraiment mis beaucoup de concentration dans ce match qui était primordial pour la suite de la saison. Les prochains le seront encore plus puisqu’on a perdu. »
Même écho du côté du pilier gauche Grégory Fichten, lui aussi en vue mais pas récompensé de ses efforts : « Le projet ? Sauver le club. Parce que là on n’est pas bien du tout. J’ai connu personnellement cette situation en Pro D2 où on s’est battus pour la survie. Le fait est là. » « Je n’ai pas attendu de perdre trois fois à la maison pour partager cet avis », reprenait quelques minutes plus tard le futur ex-manager héraultais Xavier Garbajosa, « Depuis la première journée où on a perdu contre Pau à la 83e minute, on est en danger. À part à Clermont, on n’a pas réussi à inverser la pression. C’est compliqué... On était en danger, on l’est encore un peu plus. » Alors, que faire ? Le président Altrad a pris ses responsabilités, et fait un choix. Sera-t-il le bon ? On l’ignore. Ce que l’on sait, c’est que cette formation montpelliéraine est terriblement stérile. Samedi soir encore, les Cistes ont eu plusieurs occasions franches. Comme à la demi-heure de jeu où une incompréhension entre Cobus Reinach et Louis Picamoles mena à un en-avant du numéro 8 international, alors que le MHR n’était plus qu’à dix mètres de l’en-but toulousain. Idem au retour de la pause, où les Montpelliérains ont tenu le ballon et enchaîné quelques séquences intéressantes. Mais sans jamais marquer. Et le reste du temps, les coéquipiers d’Arthur Vincent ont donné l’impression de balayer le terrain dans la largeur, sans jamais vraiment créer la moindre incertitude chez leurs adversaires. Inquiétant, surtout quand on sait que les Héraultais seront attendus de pied ferme à Lyon et à Brive, mercredi et dimanche prochain…