Passe la balle à Ben Lam !
BORDEAUX-BÈGLES L’AILIER NÉO-ZÉLANDAIS DE L’UNION BORDEAUX-BÈGLES N’EST PAS SEULEMENT BALÈZE. IL EST AUSSI POURVU DE « TRÈS BONNES MAINS », COMME ON DIT DANS LE JARGON…
Il s’est dit, l’été dernier, que Ben Lam arrivait à Bordeaux pour remplacer Semi Radradra. Convenez avec nous que ce raccourci de pensée est une connerie sans nom : car on ne remplace pas Semi Radradra dans une équipe de rugby ; que l’on soit deux, cinq ou dix, on ne fait jamais oublier le meilleur -et le plus cher- attaquant de l’époque actuelle. Et les Bordelo-Béglais ont eu beau répéter, le jour du départ du Fidjien vers Bristol, que l’équipe s’en relèverait tôt ou tard, les chiffres assurent qu’avant que le mélanésien ne quitte la Gironde, il restait sur cette hallucinante série : onze victoires en douze titularisations…
BEAU DUO AVEC CORDERO
Tout ça pour quoi, déjà ? Oui, pour vous dire que la mission que l’on avait au départ confiée à Ben Lam était irréalisable mais que le Néo-Zélandais, depuis quelques semaines, prouve qu’il n’a rien d’une truffe ou, tout du moins, d’une erreur de casting. Auteur de deux essais fin novembre, l’ancien finisseur des Hurricanes a face à Toulon prouvé que Christophe Urios avait eu du nez en faisant signer chez lui ce géant Kiwi (1,94 m et 105 kg), aussi frontal et balèze que Santiago Cordero, de l’autre côté du terrain, est vif, imprévisible et entièrement tourné vers l’évitement.
DEUX PASSES DÉCISIVES !
Ce que l’on apprécie particulièrement, chez Ben Lam, est qu’il n’est pas un bourrin ordinaire et, quand sa morphologie pourrait le conduire à brasser de la viande et chercher la collision, l’ancien joueur de rugby à 7 excelle en réalité sur le décalage, l’offrande, le passage de bras. Samedi après-midi, alors que les BordeloBéglais connaissaient quelques difficultés à se défaire de la défense du RCT, Ben Lam plaça donc deux accélérations dans la ligne et offrit, facile, une passe décisive au flanker Cameron Woki et, une poignée de temps plus tard, un cadeau similaire à l’arrière Romain Buros.
Au fil des matchs, l’ancien joueur des Hurricanes commence donc à peser dans le système offensif de l’UBB, ne reste plus collé à sa ligne de touche et, s’il n’aura jamais l’influence qu’avait Semi Radradra sur le jeu de l’« Union », son rendement pourrait s’avérer précieux lorsque les matchs qui comptent - ceux du printemps et nuls autres - frapperont enfin à la porte de Laurent Marti, souvent placé, jamais gagnant. On en est encore loin, vous dîtes ? C’est une certitude. Mais week-end après week-end, le « presque champion en titre » grignote son retard sur les cadors du Top 14, leur promettant une foire d’empoigne ensorcelante, pour les prochaines semaines…