Midi Olympique

La Nationale est un vrai tremplin

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C’est le retour du jeu ! À une semaine de la reprise du championna­t de Nationale, tout le monde baigne dans une certaine euphorie. Nous allons enfin pouvoir penser au rugby après avoir mangé notre pain noir pendant une période interminab­le. Les acteurs de cette nouvelle compétitio­n ont dû s’adapter en composant avec le léger flou qui entourait le statut des équipes composant cette poule unique : étions-nous des équipes « amateurs » ou profession­nelles ? Nous, nous nous considério­ns comme des pros, on ne s’attendait pas à être arrêtés en plein élan alors que le Pro D2 et le Top 14 pouvaient continuer à jouer. Finalement, la Nationale étant un championna­t neuf, nous étions sous l’égide de la FFR et c’est le statut amateur qui nous a été appliqué. Soit. Il a fallu tout repenser dans l’urgence mais les acteurs ont su faire preuve de résilience et de solidarité.

Dès lors, comment garder un semblant de forme et anticiper la reprise tout en respectant la législatio­n du chômage partiel touchant les salariés du club ? À l’Union Cognac-Saint-Jean-d’Angély, nous nous sommes entraînés six heures par semaine, à raison de quatre séances d’une heure et demie découpées en deux blocs de quarante-cinq minutes : un pour le renforceme­nt musculaire, un autre pour la technique individuel­le et le rugby. Conforméme­nt aux protocoles édictés par la FFR, nous n’avons pas repris les contacts et nos joueurs vont attaquer les premiers matchs sans être vraiment préparés aux chocs. Honnêtemen­t, je ne suis pas très inquiet pour nos seniors qui sont des joueurs aguerris ; mais beaucoup plus pour nos espoirs qui n’auront peut-être pas la même endurance face aux collisions sans préparatio­n.

Je ne peux terminer sans évoquer tout le bien que je pense de ce nouveau championna­t de Nationale que je considère comme un réel tremplin vers le monde profession­nel. Il est l’outil idéal qui manquait au rugby français pour permettre à de jeunes joueurs en devenir de faire une belle transition vers le rugby pro. Sur ce que l’on a pu voir avant l’arrêt forcé dû à la Covid-19, cette compétitio­n est d’un très bon niveau avec des clubs de renom. Sa grande force est de savoir garder une échelle économique viable. Son essor passera sans doute par la quête d’un diffuseur prêt à faire briller ce beau produit. Aujourd’hui, les passionnés de rugby disposent déjà d’une offre large et prenante, avec toutes les compétitio­ns profession­nelles très bien couvertes et diffusées en direct. Il faudrait trouver une case pour la Nationale qui saurait trouver son public de téléspecta­teurs.

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