« Morgan nous a fait du bien » (il coupe)
CAMILLE LOPEZ (Ouvreur de Clermont) S’IL ASSURE PRENDRE GOÛT AU CAPITANAT, L’OUVREUR DE L’ASM ESTIME QU’IL LE DOIT BEAUCOUP AUX COÉQUIPIERS QUI L’ONT BIEN SECONDÉ CES DENRIÈRES SEMAINES.
On vous avait laissé sur un coup de gueule après votre défaite à domicile contre le Racing, exhortant vos partenaires à montrer un autre visage. Il semble que vous ayez été entendu…
Ce serait bien prétentieux de ma part de penser que mon discours a généré une prise de conscience. Je crois surtout que cette nouvelle défaite à domicile s’est suffi à elle-même pour que les joueurs se rendent compte qu’il fallait changer quelque chose. Et derrière, nous avons réussi à enchaîner des résultats positifs, avec trois bons matchs. C’est tout ce qui compte. Peu importe ce qui l’a provoqué, l’essentiel est que a prise de conscience a eu lieu.
Le retour de certains blessés au sein du pack a aussi franchement aidé…
Forcément mais j’assume ce que j’ai dit. On ne pouvait pas se cacher derrière les blessures pour justifier certaines choses. Après, il est évident que les jeunes qui ont été lancés n’ont pas pu l’être dans de très bonnes conditions… Toutefois, même si c’est bête à dire, c’est dans la difficulté qu’on apprend et j’espère que tout le monde ressortira grandi de cette période. L’objectif étant maintenant de profiter de notre profondeur d’effectif pour redevenir plus réguliers.
Si on vous dit que vous avez été un capitaine par défaut…
Ce n’est pas me faire offense puisque c’est le cas ! Puisque je n’étais pas le premier choix. Le plus légitime après Morgan Parra, c’était Alexandre Lapandry. Malheureusement, il a connu des pépins. Ensuite, on a eu une discussion avec Franck Azéma et on a convenu que cela pouvait être une bonne chose de confier le capitanat à Arthur Iturria, parce qu’il a l’avantage d’être encore jeune tout en ayant une solide expérience. Malheureusement, lui aussi s’est blessé. Ce fut donc à moi de prendre le relais et je l’ai fait avec une certaine fierté…
Et il semble que vous y preniez goût !
Oui… Quand on prend du recul, on se dit que j’avais quand même une certaine légitimité pour devenir capitaine, ne serait-ce que de par les années que j’ai passé au club. Et au final, je me suis rendu compte que c’était facile d’être capitaine dans ce groupe, où on ne compte pas les joueurs d’expérience.
Difficile de ne pas faire le lien avec Morgan Parra, dont le retour comme titulaire a coïncidé avec votre bonne série…
Morgan nous a fait du bien, tout le monde l’a ressenti… D’ailleurs, je n’ai aucun mal à l’admettre : lors du match qui a suivi notre défaite face au Racing, à Pau, je suis rentré le premier sur la pelouse parce que c’est ce que veut le protocole. Mais celui qui était capitaine dans les faits, c’était lui… Quand un joueur de cette trempe parle, moi, je n’ai aucun mal à jouer le rôle de simple coéquipier, sans être non plus simple soldat.
Ce qui est rendu possible par votre bonne entente au quotidien, sans laquelle il vous serait facile de prendre la mouche…
C’est exactement ça. Comme on a la chance de bien s’entendre, s’il ressent le besoin de dire quelque chose, il n’y a aucun problème. Des fois, il va m’en parler un peu en amont, d’autres fois pas du tout, parce que dans le feu de l’action, on n’a pas le temps d’échanger des politesses (rires). Je reprends l’exemple du match de Pau : lorsque nous avons encaissé ce deuxième essai, c’est lui qui nous a réunis sous nos poteaux pour nous parler, naturellement parce qu’il a senti que l’équipe en avait besoin. D’autres fois, c’est moi qui vais prendre la parole parce que c’est aussi mon rôle. Et notre mode de fonctionnement me semble plutôt bon.
L’an dernier, vous aviez exprimé une forme de lassitude par rapport à l’enchaînement des matchs. Comment avez-vous vécu le fait d’être énormément utilisé en ce début de saison ?
Différemment. Peut-être parce qu’en tant que capitaine, tu es moins autocentré, tu penses davantage à l’équipe et aux autres. J’en discutais d’ailleurs avec Morgan et ça le faisait rire, parce qu’il avait ressenti la même chose avant. Quand tu es un passionné, tu prends ton rôle à coeur, tu joues le truc à fond. Et ce temps que tu passes à te soucier des autres, forcément, tu ne le prends pas pour toi. Après, au rythme où va le calendrier, il faut quand même rester vigilant car on peut vite retomber dans ces travers.
L’ASM reste sur trois matchs sans victoire face à l’UBB. Cela rentre-t-il en ligne de compte dans votre préparation de la semaine ?
La motivation est davantage liée à nous qu’à cette équipe-là. On sait que si on veut tenir nos objectifs cette saison, nous avons besoin de prendre des points à domicile.
Vous nous offrez une transition toute faite puisque les « influenceurs d’arbitre », aujourd’hui, sont devenus les staffs. Ce qui a valu au vôtre plusieurs altercations avec leurs homologues, notamment lors du match aller… Les joueurs y prêtent-ils attention ?
Non, heureusement. Ça nous fait même plus rire qu’autre chose, tout comme les échanges qu’on peut avoir sur le terrain. Tant que ça reste bon enfant, il ne faut pas se formaliser avec ces trucs.
Le Tournoi arrive, ainsi qu’une nouvelle période de doublons. Pour votre équipe, qui compte peu d’internationaux et un effectif redevenu quasiment complet, vous ditesvous qu’il s’agit du moment ou jamais pour lâcher les chevaux et conforter votre place au classement ?
C’est forcément une période qui s’annonce charnière car c’est à ce moment de la saison qu’on sait plus ou moins si on sera dans le bon wagon ou pas… Cette période nous a souvent joué des tours ces dernières années, alors on va essayer d’en profiter puisqu’il n’y a que deux joueurs en stage avec les Bleus. Même si, pour tout vous dire, je préférerais qu’on soit lourdement impacté et privés d’une dizaine d’internationaux, comme c’était le cas il n’y a pas si longtemps. C’est toujours une fierté pour un club que de pourvoir le XV de France. Et j’ose espérer que l’ASM va bientôt envoyer d’autres joueurs.