Merci pour tous ces moments-là
ENTRE RÉVÉLATIONS, COUPS DE COEUR, RENCONTRES SECRÈTES ET PASSION COMMUNE, LES OSCARS DU RUGBY ONT SOUVENT CÉLÉBRÉ DES MOMENTS RARES, DES SOIRÉES EXCEPTIONNELLES ENTRE CHAMPIONS DU BUSINESS ET DU SPORT.
C’est la magie du sport ! Celle qui vous procure des sensations uniques, à nulle autre pareille, celle qui réveille en vous ce regard d’enfance et évoque à souvenir propre vers l’imaginaire d’un exploit d’une idole… Les Oscars du rugby s’y prêtent forcément : à la croisée des chemins et d’une soirée où le temps s’arrête entre nos plus brillants grands patrons et politiques et champions hors pair rugbymen. Des moments qui leur appartiennent, certains pour toujours, d’autres peuvent se partager et faire vivre cette soirée bien à part où il se passe toujours quelque chose…
Nous n’oublierons jamais le regard d’enfant et l’émotion non feinte, du regretté Robert-Louis Dreyfus, grand féru de sport, à l’idée de se retrouver à table au côté d’un certain… Gareth Edwards ! On se souvient d’une rencontre rare, d’une incroyable force par les détails techniques demandés par Robert-Louis Dreyfus, lequel nous avait confié : « L’un de mes souvenirs d’enfance les plus poignants a été de me rendre avec mon père dans ce vieil Ams Park en bois, d’entendre les clameurs et le chant de ce peuple et de voir leur idole, Gareth marquer le plus bel essai du monde jamais inscrit… »
Comme un coup de foudre, le capitaine d’industrie, boss de l’OM, ne quitta pas des yeux M. Rugby et on apprendra, deux ans plus tard, RLD disparu, que ce dernier avait invité Gareth et envoyé son avion au pays de Galles pour que ce moment de partage et de souvenirs d’exception n’en finissent plus ! Dans le même lignée, on a aimé, l’an passé, la confrontation entre Dominique Desseigne et Sia Kolisi qui a débarqué tout auréolé de son sacre de champion du monde, à la soirée, en smoking blanc, papillon noir. « Quelle voix, quel discours, c’est Obama en crooner, s’est exclamé Desseigne non sans déclencher l’approbation de Guy Savoy et Thierry Lhermitte, il finira ministre dans son pays ! » Vraie complicité entre les deux hommes et ses comparses champions du monde, Sia Kolisi et Cheslin Kolbe ont passé deux jours au Fouquet’s à échanger sur le rugby et l’Afrique.
On n’est pas près d’oublier la passe croisée et à hauteur de l’ancien demi d’ouverture de RisOrangis… Kad Merad pour le Premier ministre de l’époque Manuel Valls, encore à table, mais bon pied bon oeil, qui, dans la foulée, lance et sert le toujours jeune Gachassin ! Valls et Merad un duo très complice et à l’écoute des belles actions et causes menées notamment par Massy et Bastaraud pour défendre et développer ce rugby de cité qui a tant oeuvré et fait naître de talents dans l’Essonne.
JEAN ROCHEFORT : « JE SUIS VENU TÂTER DU POULAIN, DU CHABAL !»
Et que dire de la formidable saillie de l’acteur Jean Rochefort, grand cavalier devant l’éternel : « Je viens voir du poulain, du Chabal ! J’adore les chevaux, mais j’aime aussi et tout particulièrement les rugbymen parce qu’ils sont comme les chevaux, vrais, forts, puissants ! » Quelle soirée mémorable, interminable : Rochefort piloté par Gachassin et Rives, entourés de quelques grandes figures et gros calibres, Spanghero, Botha, Fitzpatrick et consorts… Ils étaient déjà au paradis ! Le cinéaste Claude Lelouch, présent ne goûta pas son plaisir : « Il faudrait bien que je pense à faire un film sur ces monstres de rugbymen, ils ont tous une histoire incroyable, des gueules incroyables… » On se souvient encore du regard admiratif de Christophe De Margerie envers Christophe Dominici qui échangea longuement avec Lomu, l’autre héros, mais malheureux, lui du mythique match de 99 ! Incroyable image et bonheur à l’époque de voir Jonah serré dans ses bras Christophe, non sans l’avoir soulevé en deux secondes comme pour mieux l’apprivoiser. Drôles de sensations et de souvenirs aujourd’hui… De Margerie avait lustré sa fameuse moustache : « Ça m ‘a toujours fait rêver ces petits gabarits, capables de changer la face des choses… » Pour ce qui est du gabarit, Teddy Riner a été servi, le champion d’exception ne manque pas d’humour et lors de sa première visite, il avait réussi sa sortie dans l’esprit des Oscars : « Ça fait deux fois que Laporte me demande combien je pèse (140 kg), je file en douce, car je sens que je vais me faire enrôler pilier gauche avant la fin de la soirée (rires) ! »