Midi Olympique

« Ne nous prenons pas pour d’autres »

JEAN-BERNARD PUJOL (ailier de Perpignan) LUCIDE ET SANS LANGUE DE BOIS, DRESSE LE BILAN D’UN MOIS DE JANVIER PLUTÔT RÉUSSI POUR LES CATALANS, MAIS QUI AURA AUSSI RÉVÉLÉ CERTAINES FAILLES NON NÉGLIGEABL­ES À QUELQUES MOIS DES PHASES FINALES.

- Propos recueillis par Émilien VICENS

Jean-Bernard, on annonçait ce mois de janvier important et décisif pour l’Usap. Quel bilan tirez-vous de ce bloc, avec trois victoires en quatre matchs dont deux succès à l’extérieur ?

Je trouve qu’on a bien négocié ce mois de janvier, qui, sur le papier, était quand même dangereux avec de gros matchs à jouer et des déplacemen­ts costauds. Nous avons eu un bon état d’esprit mais il y a toujours ce dernier match de fin de bloc où l’équipe n’arrive pas à concrétise­r. À Colomiers il s’était déjà produit ce scénario fin décembre. Contre Montauban pareil…

Comment l’expliquez-vous ?

On fait l’une des pires entames possible. Des fautes, des essais encaissés, une mauvaise image donnée à l’arbitre… Comment je l’explique ? Je ne sais pas. Peut-être un petit relâchemen­t. On croit que cela va se faire tout seul et on met moins d’intensité. Et face à une équipe de Montauban qui jouait sa peau, ça va vite. Ils avaient clairement plus envie que nous.

Il s’agit ici d’une faiblesse récurrente cette saison. Perpignan connaît de sérieux trous d’air pendant certains matchs…

On prend cher oui, c’est tout à fait ça. L’entame de match que l’on fait à Montauban, elle n’est pas digne du niveau que l’on doit avoir. Il y a des moments pendant les matchs où nous n’y sommes pas du tout. On joue mal, on a du mal avec notre stratégie. Vous avez raison, le constat c’est celui-ci. Il va falloir gommer ça à la reprise, être capable de tout donner sur quatre-vingts minutes. Il reste douze matchs avant la fin de la phase régulière. Les phases finales vont arriver très vite, et on voit que ça pousse derrière nous. Que ce soit Biarritz ou Vannes, c’est très costaud et c’est constant surtout.

On dit que le principal concurrent de l’Usap, c’est l’Usap justement. Êtes-vous d’accord ?

Il y a aussi de belles équipes à côté.

Mais oui, si l’Usap joue à son niveau, et si nous ne nous prenons pas pour d’autres, que chacun fait son job, on aura une belle équipe et on ne sera pas loin du bout. Après, il faut se le mettre en tête et être constant sur tous les matchs. Quand je vois certains matchs de Vannes et de Biarritz, je me dis que ces équipes sont à notre niveau. Il faut se mettre à 100 % pour tous les matchs.

Vannes, Biarritz, Perpignan… Deux fauteuils pour trois pour résumer. Craignez-vous ces deux adversaire­s ?

Je les crains, oui. Et ça va être serré jusqu’à la fin. Ce sont de belles équipes. Vannes, c’est pour moi la plus grosse formation que l’on ait joué cette saison, avec beaucoup d’intensité. Biarritz, le peu que je vois d’eux, c’est très solide aussi. Ils savent jouer au ballon et ils ont un trois-quarts centre (Francis Saili,

N.D.L.R.) qui change l’équipe, il est très bon.

Que vous reste-t-il à accomplir jusqu’aux phases finales ?

J’aimerais que l’on retrouve un peu d’animation offensive. Derrière, je trouve que nous devons davantage créer, que l’on prenne plus d’initiative­s. Ne pas se reposer sur nos individual­ités. Que ce soit Shahn (Eru) ou « Gino » (Mamea Lemalu), il ne faut pas que l’on se dise : « Ils vont sortir un truc et nous débloquer le match ». Il faut que chacun se responsabi­lise, que l’on tire tous dans le même sens et ne pas se reposer sur les gros joueurs de l’équipe.

L’Usap 2020-2021 est-elle plus ou moins forte que l’équipe de la saison dernière ?

C’est paradoxal. Je trouve que la saison dernière, lors de notre dernier match avant l’arrêt du championna­t, à Montauban justement, on était clairement monté en puissance. En février, ça commençait à être solide et je nous trouvais vraiment costauds. Aujourd’hui, je ne retrouve pas encore la même chose, il y a encore des matchs où ce n’est pas le très haut niveau. Avec beaucoup d’indiscipli­ne et des certaines périodes où l’équipe passe à travers. L’an passé, je pense que nous étions plus en place qu’à l’heure actuelle.

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