Tingaud n’a plus rien d’un sparring-partner
« JEFF » FONTENEAU (AGEN) AYANT JETÉ L’ÉPONGE ET ALAIN CARRÉ (COLOMIERS) DÉCLINANT LA PROPOSITION DE CERTAINS DE SES PAIRS, DEUX HOMMES SONT DÉSORMAIS EN LUTTE POUR SUCCÉDER À PAUL GOZE. SI ALAIN TINGAUD PART DE LOIN, SON TRAVAIL DE FOND COMMENCE NÉANMOIN
La semaine dernière, nous vous apprenions que les seize présidents de Pro D2 avaient, délibérément ou pas, mis un terme brutal à la probable candidature de Jean-François Fonteneau, officieusement soutenu par la FFR afin de conquérir la Ligue Nationale de Rugby en mars prochain. Ce jour-là, les patrons de la deuxième division, dont les voix comptent tout autant que celles de leurs homologues de Top 14, s’étaient largement prononcés en faveur de Vincent Merling, laissant à l’ancien président du SUA Alain Tingaud et son successeur en Lot-et-Garonne, Fonteneau, des miettes. Dans la foulée, JeanFrançois Fonteneau avait annoncé qu’il ne serait pas candidat à l’élection dont il est ici question et, en parallèle, plusieurs clubs (Toulouse et Bordeaux notamment) avaient alors demandé au patron de Colomiers Alain Carré de monter au front.
Un moment intéressé par la bataille, Alain Carré a finalement choisi de décliner la proposition (il l’a annoncé sur notre site Rugbyrama.fr) qui lui avait été faite, laissant aujourd’hui le champ libre à trois candidats potentiels : le Rochelais Vincent Merling, l’ex patron du SUA Alain Tingaud (2007-2018) et l’ancien président du Stade toulousain (1992-2017) René Bouscatel. Celui-ci, originellement favorable à ce que les statuts de la LNR soient changés par la FFR afin que Paul Goze puisse faire un troisième mandat, pourrait sur la dernière ligne droite décider d’abandonner la course à la présidence et, selon toute vraisemblance, le choix des trente présidents de clubs se retrouverait donc réduit aux candidats Merling et Tingaud. Il est à signaler, enfin, que si Serge Blanco (président de la Ligue de 1998 à 2008) a été sollicité par plusieurs votants, le « Pelé du rugby » n’aurait pas donné suite, préférant se consacrer aux cadets du Biarritz olympique et à l’opposition au pouvoir fédéral en place.
MERLING ET TINGAUD AU COUDE À COUDE
Quid des forces en présence, alors ? Vincent Merling, plébiscité la semaine dernière par les clubs de Pro D2 et solidement soutenu par Jacky Lorenzetti ou Pierre-Yves Revol, garde une très légère longueur d’avance sur son rival présumé mais compte aussi quelques opposants dans le microcosme, Laurent Marti (Union Bordeaux-Bègles) et Didier Lacroix (Stade toulousain) faisant partie de ceux-là. De son côté, Alain Tingaud a pris depuis deux semaines son bâton de pèlerin, démarchant un à un les présidents de club au téléphone et leur exposant, parfois durant plusieurs heures, le programme qu’il souhaite mettre en place. Ce travail de fond aurait d’ailleurs permis à Tingaud de grignoter une partie de son retard sur Merling. La FFR, qui elle aussi a son mot à dire le jour du scrutin, pencherait nettement pour Tingaud, Merling et Laporte ayant depuis des relations assez houleuses…
Pour rappel, les candidats doivent se déclarer entre le 5 et le 19 février et, dans la mesure où Vincent Merling sortait du bois pour devenir in fine président de la Ligue, il quitterait évidemment ses fonctions au Stade rochelais. Du côté de l’Atlantique, ce départ conduirait probablement à l’avènement du directeur général Pierre Venayre, en poste depuis de nombreuses années. Là-bas, il se murmure aussi que le patron de « Lea Nature » Charles Kloboukoff, qui a le souhait de monter un immense club omnisports à La Rochelle (basket, vélo, rugby…), pourrait voir son influence augmenter de façon considérable dans l’entité que dirige Vincent Merling depuis plus de trente ans. Affaire(s) à suivre, donc…