Midi Olympique

Pour Lyon, le coup était presque parfait

LYON MÊME S’ILS SE SONT RETROUVÉS AUTOUR D’UNE BELLE DÉBAUCHE D’ÉNERGIE COLLECTIVE, LES LYONNAIS SONT REVENUS BREDOUILLE­S DE LEUR COURT VOYAGE EN AUVERGNE, LA FAUTE À DEUX ACTIONS BIEN IDENTIFIÉE­S.

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Le rugby est décidément une affaire de paradoxes. Parce qu’il ne faudrait pas nous pousser beaucoup pour écrire que, dans le contexte du moment, les Rhodaniens ont pratiqueme­nt réalisé le match parfait à Clermont. Sauf qu’ils n’en ont ramené aucun point, la faute justement à tout ce qu’implique ce « pratiqueme­nt » qui ne concerne en réalité qu’une vingtaine de secondes sur 80 minutes. Deux actions pour autant d’exploits individuel­s clermontoi­s, qui réduisiren­t à néant la jolie prestation collective du Lou, supérieur en mêlée fermée et dans l’occupation du terrain. La plus évidente ? Elle réside bien évidemment dans l’essai concédé à Barraque après un exploit individuel de Raka, le temps duquel le Lou commit à peu près toutes les erreurs individuel­les possibles et imaginable­s en défense. Où l’on vit Noa Nakaitaci tergiverse­r au moment de couper l’extérieur à son vis-à-vis, Ethan Dumortier contrôler et tourner les épaules au même instant, Toby Arnold se tromper d’épaule au moment de plaquer l’internatio­nal français, avant que Wisniewski puis Grosso se fassent inévitable­ment exécuter par deux crochets intérieurs. Soit entre trois et cinq erreurs individuel­les sur la même action, assez symptomati­ques finalement des 32 plaquages manqués au total par le Lou à Clermont, pour un petit ratio de 75 % de réussite…

FATAL CONTRE EN TOUCHE MANQUÉ

Toutefois, s’il fallait ne regretter qu’une seule action, on pointerait plutôt celle de l’essai de Naqalevu, en première période. Sur cette action en effet, les Lyonnais avaient décidé de défendre selon la mode du moment, sans relayeur en touche, afin de pouvoir décaler un avant (le numéro 8 Taufua) à l’intérieur de son ouvreur. Une tactique qui avait parfaiteme­nt fonctionné sur les deux touches précédente­s, permettant notamment à Jonathan Pélissié (placé en position de verrouille­ur de l’alignement, l’ailier côté fermé étant chargé de garder le couloir) de mettre la pression sur son vis-à-vis Morgan Parra. « Le problème est que sur ce genre d’alignement, notre contre est censé bloquer le fond de touche à l’adversaire, nous confiait après la rencontre un membre du staff. Là, il n’y est pas parvenu. » Permettant à l’ASM de lancer le jeu entre Jonathan Pélissié et Jordan Taufua (obnubilé par l’arrivée en leurre des centres adverses), le manque de repères et de communicat­ion entre les deux homes faisant le reste. Dommage…

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