Les Bleus devront fermer les bordures
FRANCHIS À NEUF REPRISES PAR LES MODESTES ITALIENS, LES BLEUS VONT DEVOIR FAIRE PREUVE D’UNE PLUS GRANDE EFFICACITÉ DÉFENSIVE, NOTAMMENT AUTOUR DES RUCKS. MAIS AU PRÉALABLE, ILS DEVRONT AUSSI RALENTIR LES SORTIES DE BALLES IRLANDAISES...
S’il est une équipe qui excelle pour déceler une faille dans la défense adverse et préparer le lancement ou le plan de jeu idoine pour l’exploiter, c’est bien l’Irlande. Cela était d’autant plus vrai sous l’ère de Joe Schmidt, tant le Néo-Zélandais avait le chic pour imaginer la combinaison ultime qui permettrait à ses hommes de marquer sans se faire toucher par les adversaires. C’est un peu moins le cas aujourd’hui, avec le sélectionneur Andy Farrell qui ne semble pas avoir la même inventivité : la semaine dernière, les Irlandais se sont entêtés à enchaîner les longues séquences de possession devant le premier rideau gallois. Une stratégie qui paya en première mi-temps, mais qu’ils furent incapables de redessiner après le retour en force des Gallois, qui l’ont finalement emporté.
Il n’en reste pas moins que les Irlandais demeurent une équipe précise, rigoureuse et qui aime avoir la possession du ballon. La semaine dernière et malgré leur défaite, les coéquipiers de Jonathan Sexton ont terminé la rencontre avec pas moins de 64 % de possession et 68 % d’occupation du camp gallois. L’Irlande ne changera pas du jour au lendemain : les Bleus savent qu’à Dublin, ils devront se montrer capables de repousser les interminables séquences offensives irlandaises. Car les Celtes n’auront certainement pas manqué de voir comment les Italiens ont, à plusieurs reprises, déstabilisé la défense française la semaine dernière à Rome…
GARE AUX RETOURS INTÉRIEURS
Car malgré leurs évidentes carences, les Transalpins ont tout de même franchi la défense tricolore à neuf reprises. Par rapport à la modeste puissance offensive de la Squadra, ce chiffre est énorme. Et il pourrait bien gonfler face à des duellistes de la qualité de Ringrose, Henshaw, ou Larmour. À Rome, les Bleus ont souvent été pris à défaut autour des rucks, avec notamment la belle animation du demi de mêlée italien Stephen Varney qui, en raison d’un manque d’engagement des Bleus dans les rucks, bénéficiait souvent de sorties rapides. S’il ne tentait pas sa chance aux abords des rucks, Varney servait l’ouvreur Garbisi qui, grâce au temps d’avance qu’il disposait sur la défense tricolore, servait ses partenaires Juan Ignacio Brex ou Monty Ioane à son intérieur, alors que les Bleus n’étaient pas encore en place. Voilà pourquoi en Irlande, la première mission des avants français sera de mettre le maximum d’intensité dans le combat au sol, histoire de ralentir les sorties de balles adverses et donner à sa défense le temps de se replacer.