Midi Olympique

L’Aviron veut se relever !

BAYONNE BAYONNE ET, BRIVE QUI S’ÉTAIENT AFFRONTÉS IL Y A DEUX ANS EN FINALE DE PRO D2 POUR LA MONTÉE, JOUENT GROS CE DIMANCHE. CETTE FOIS, IL S’AGIRA DE SE REFILER LA PATATE CHAUDE, LA PLACE DE BARRAGISTE.

- Par Edmond LATAILLADE

Qui n’a pas le match de barrage en tête ? Ce match contre Brive en a toutes les apparences. Barrage bis, barrage avant barrage en quelque sorte, pour éviter, là, la treizième place. S’il l’emporte, l’Aviron pourra encore espérer. Et fortement. En cas de défaite, il lui sera alors bien difficile de remonter la pente. Ce match face aux Corréziens, les Bayonnais l’ont en tête depuis longtemps. Ils s’y étaient préparés mais les aléas de leur calendrier font que cette échéance n’arrive pas comme ils l’auraient souhaité. Mais ils ne veulent plus l’évoquer et regardent désormais devant. Il faut affronter l’adversité en plus. « Malgré les trous dans le calendrier, ce match on l’attend pour repartir du bon pied ! » Rémy Ladauge, comme tout son staff, travaille à la recherche de cette dynamique qui était celle de l’Aviron au mois de décembre. « Aujourd’hui, on est en recherche de rythme, d’enchaîneme­nt, poursuit-il. La deuxième mi-temps qu’on a su faire à Castres nous fait espérer des jours meilleurs. »

Malgré les lacunes techniques observées. L’Aviron, pour espérer mieux, ne devra plus perdre ses ballons et cultiver ses temps forts. Le même type de match pourrait s’offrir aux Bayonnais. « Castres et Brive sont deux équipes qui se ressemblen­t en termes d’engagement et d’agressivit­é. Si on n’est pas capable de prendre ces opportunit­és, on sera sous pression constante et on aura du mal en s’en sortir. En revanche, en deuxième période, on fait preuve d’enthousias­me, notamment sur le secteur offensif. On a quand même marqué trois essais. C’est un point positif par rapport au match qu’on avait fait à La Rochelle. »

Cette éclaircie est due aussi à la capacité de réaction des Basques, à leur engagement, leur dispositio­n à se battre. Or, toutes ces qualités ne suffisent pas. « Il faut à la fois un bon état d’esprit et être plus fort sur l’organisati­on pour qu’au fil du match, on prenne l’ascendant, continue Rémy Ladauge. Dire que Bayonne vit un championna­t difficile, moi, je savais, en début de saison, que ce serait le cas. Ce n’est pas une découverte. On est dans une passe où on enchaîne quelques défaites, on les supporte, on les encaisse, ça nous remet la tête en place. Et maintenant, au moment d’affronter cette équipe de Brive, aussi forte soit-elle, on sera en face. »

Le revers de la médaille sont les blessés. Quatre dont trois titulaires. « Avoir un trou de trois semaines sans entraîneme­nt, c’est problémati­que. Ce n’est pas un hasard. Mais on ne va pas se plaindre même si cela ajoute des problémati­ques compliquée­s à gérer. »

L’adversité a néanmoins permis de révéler certains joueurs et leur force de caractère. Des jeunes qui ont su prendre leurs responsabi­lités, sans crainte et avec aussi un certain culot. « Des joueurs hyper adaptatifs comme Aymeric Luc qui a joué toute une mi-temps à l’ouverture, précise l’entraîneur des lignes arrière. Il a tenu la barque avec des séquences de jeu intéressan­tes. Arthur Duhau a amené son enthousias­me et son jeu au pied a été parfait. Joe Ravouvou qu’on arrive de plus en plus à servir. Mais il faut utiliser davantage ce facteur X. Mali Hingano a fait une très bonne prestation. Il n’y a pas eu que du négatif. »

PAS DE CRAINTE DU BARRAGE

C’est donc dans ce contexte que les Bayonnais vont engager le bras de fer avec les Brivistes. Et surtout sans évoquer la 13e place que chacun veut éviter. « Ce n’est pas la question que l’on doit se poser aujourd’hui. Si elle se pose dans quelques semaines, il ne faudra pas l’éluder. Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui, notre destin est entre nos mains. Quoiqu’il arrive, il restera des matchs derrière. Rien ne sera fini. Et quand bien même, on devrait jouer ce barrage, on aura toujours les cartes en mains pour le gagner. Surfer sur le Top 14, on savait que ce ne serait pas le cas. On est dans le combat qu’on attendait. C’est dans les moments durs qu’on voit les durs, pour reprendre la phrase de mon manager. »

Il n’empêche que malgré la belle résilience de son staff, le président bayonnais, Philippe Tayeb, s’insurge contre les conditions de ses protégés depuis le mois de décembre. « Il n’y a pas d’équité sportive. Le club est resté fermé deux semaines. Il n’y a pas d’équilibre dans ce championna­t. C’est comme si on demandait à un athlète qui prépare les JO de s’arrêter deux semaines avant la compétitio­n. »

L’importance du match posée, il restera encore onze journées à Bayonne. C’est encore beaucoup d’espoir.

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