De la difficulté à mobiliser
DRAGUIGNAN SI L’ÉCOLE DE RUGBY DE DRAGUIGNAN SE PORTE BIEN, LES SENIORS RECHIGNENT LOGIQUEMENT À S’ENTRAÎNER LE WEEK-END. ET L’ORGANIGRAMME DU CLUB POURRAIT ÊTRE AMENÉ À CHANGER
Jusqu’ici, tout va pour le mieux, ou le moins pire, dans un monde compliqué par la crise sanitaire. À Draguignan, le RCD peut compter sur des jeunes et des partenaires impliqués et fidèles. Fort d’une belle école de rugby, le club n’a perdu que 10 % de ses effectifs à la dernière rentrée, et tous les inscrits sont fidèles au rendez-vous. « Je félicite nos employés et nos éducateurs, souffle le président, Bruno Piquet. Ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient depuis le début de la crise pour maintenir le lien avec les licenciés, et l’activité, quand cela est possible. »
Et les trois employés - deux dévolus au sportif et au marketing et à la recherche de partenaires - ne chôment pas. Concernant le volet sportif, Nicolas Konné et Romain Agostini interviennent notamment deux fois par semaine dans les deux classes rugby, de sixième et cinquième, mises en place au début de l’année scolaire, au collège du Muy. Si les plus jeunes ne décrochent pas, ce n’est pas forcément le cas des plus grands. Le couvre-feu ramené à 18 heures a, comme c’est le cas dans beaucoup de clubs, sonné le glas de la pratique chez les seniors. Difficile de mobiliser les joueurs pour s’entraîner sans contact le samedi ou le dimanche et sans la possibilité de boire un coup après…
« Mais les joueurs échangent entre eux, je sais qu’ils se parlent, positive le président. Ils se projettent sur la saison prochaine. Et pour certains, ils attendent de savoir qui va coacher, qui va présider. »
Si la pérennité du club est assurée à court terme avec une municipalité qui a maintenu sa confiance au club et des partenaires toujours présents, avec une baisse annoncée de 15 % du partenariat, il pourrait y avoir des changements dans l’organigramme. Christophe Zingraff, après trois saisons avec les juniors, puis trois sur le banc de l’équipe une, devrait prendre du recul. Son binôme, Cédric Martinez pourrait de son côté être obligé de prendre du recul pour raisons professionnelles. Et le président, Bruno Piquet n’a pas caché son désir de passer la main. « Il y a beaucoup de contraintes et d’incertitudes, rappelle-t-il. Je suis encore en phase de réflexion. Mais cela risque d’être encore plus difficile qu’avant pour trouver quelqu’un pour assurer un poste à responsabilités… Et chez les joueurs, il va falloir que certaines prétentions soient revues à la baisse… »
En attendant de trouver des réponses à ces questions, le club espère pouvoir enfin organiser le 19 le match amical prévu cet automne contre l’armée de terre, au profit des blessés de l’Armée. « L’idée est de faire un événement, de créer du lien », rappelle Bruno Piquet. Et de ne pas laisser pourrir les vingt-cinq fûts de bière qui attendent les gosiers à désaltérer - avec modération - depuis quelques mois maintenant…