Kolisi et les Springboks derniers consacrés
EN 2019, LA 66e CÉRÉMONIE DES OSCARS MIDI OLYMPIQUE RENDAIT HOMMAGE AUX RÉCENTS CHAMPIONS DU MONDE SUD-AFRICAINS. SOUVENIRS D’UNE SOIRÉE MÉMORABLE.
C’était en 2019, début décembre, au retour de la Coupe du monde au Japon qui venait tout juste de sacrer l’Afrique du Sud. Et les Springboks nouveaux rois du monde avaient justement fait le déplacement en nombre pour assister à la 66e cérémonie des Oscars Midi Olympique, grande messe mondiale du rugby où les légendes de ce sport se retrouvent. Pour accueillir et acclamer les champions du monde sud-africains, les plus grands noms avaient fait le déplacement jusqu’au Pavillon Gabriel, au pied des ChampsÉlysées : George Gregan, Gareth Edwards, Bryan Habana, Juan Hernandez, Denis Charvet, Clive Woodward, John Kirwan, Lawrence Dallaglio, Conrad Smith ou Thierry Dusautoir. Les Français finalistes de la Coupe du monde 1999 étaient également là en nombre pour se lever de leur siège et acclamer, le moment venu, celui que tout le monde voulait approcher : Siya Kolisi, capitaine des Springboks et premier joueur noir à soulever le trophée Webb-Ellis sous le maillot de la nation arcen-ciel. Plus qu’un joueur, un symbole. Et homme d’une qualité rare, comme on en croise peu au cours d’une vie.
Si Kolisi était effectivement là, entouré de ses coéquipiers également champions du monde Duane Vermeulen, Cheslin Kolbe et François Steyn, c’est que les Oscars Midi Olympique sont un événement qui ne se manque sous aucun prétexte. Même pour un aller-retour express, calé dans un emploi du temps de ministre : en Afrique du Sud, la tournée des champions n’était pas encore achevée, de ville en ville, où à chaque fois une marée humaine attendait ses héros ; Kolisi, totem de son équipe, enchaînait en plus les solutions médiatiques, politiques et populaires, entre les honneurs de sa République et un retour au plus proche de la population des ghettos, dont il est issu et pour laquelle il est alors devenu un héros. C’est donc par un vol de nuit qu’il a rejoint la France, la veille de la cérémonie. « Je suis en train de tomber amoureux de Paris. Tout est tellement beau ici ! » s’extasiait-il dans les salons de Fouquet’s, le temps d’une interview, avant de repartir s’évaporer sur les Champs-Élysées.
Quelques heures plus tard, il recevait des mains de Jean-Michel Baylet, Président du groupe La Dépêche du Midi, l’oscar d’honneur venant récompenser une carrière déjà immense. Et un parcours de vie plus grand encore.