Midi Olympique

« Le groupe vient de franchir une étape »

CHARLES OLLIVON (TROISIÈME LIGNE ET CAPITAINE DU XV DE FRANCE) AUTEUR D’UNE PRESTATION REMARQUABL­E, LE CAPITAINE DES BLEUS A MONTRÉ À TOUS QU’IL ÉTAIT LE PATRON. IL REVIENT AUSSI SUR CETTE VICTOIRE REMPORTÉE DANS LA DOULEUR, QUI PEUT ÊTRE L’ACTE FONDATEUR

- Propos recueillis par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Qu’avez-vous ressenti au coup de sifflet final ?

Nous avons ressenti beaucoup de fierté, beaucoup de plaisir… du bonheur quoi, tout simplement ! C’était un match d’hommes, cela résume assez bien ce match. Ce fut une bataille vraiment féroce et nous sommes très heureux pour ce groupe, pour nos supporters, pour la France entière. On ressent beaucoup de joie et beaucoup de fierté.

On a l’impression que c’est votre défense, cette fois, qui a fait la différence car elle vous a permis de résister face aux longues séquences irlandaise­s…

Tout à fait. Cette défense illustre bien l’état d’esprit qui nous a animé aujourd’hui et qui nous a permis de gagner ce match. Comme je le disais juste avant, ce fut une bataille féroce et la rencontre fut très dure du début à la fin dans les contacts. Il n’y a pas eu une seconde de relâchemen­t de la premières à la quatre-vingtième. Je tiens donc à féliciter tous les mecs de l’équipe de France car il a vraiment fallu les efforts de tous le monde pour venir gagner ici. Je ressens ce soir une grande fierté car au vu de la qualité de l’adversaire… cela faisait dix ans que l’on avait pas gagné ici donc cela montre la qualité de notre prestation ce soir et il faut savoir savourer ces moments.

Sur un plan personnel, vous vous êtes illustré par un match remarquabl­e. En aviez-vous besoin pour continuer de monter en puissance ?

Oui, sincèremen­t, j’en avais besoin. On s’était répété toute la semaine que ce serait un match d’hommes. On l’avait ciblé, on l’avait travaillé. Et autant collective­ment qu’individuel­lement, j’avais besoin de monter le curseur aujourd’hui. On l’a fait, car on avait vraiment à coeur de faire une belle performanc­e collective, en mettant nos qualités individuel­les au service du collectif. Ca fait du bien à la tête. On va en profiter, savourer, et rapidement basculer sur le prochain.

L’année dernière, la victoire au pays de Galles avait été votre match référence, celui qui vous avait donné beaucoup de confiance pour la suite de la compétitio­n. Peut-on en dire autant pour la rencontre de ce soir ?

Évidemment. Ce match, on l’avait coché. On savait que ce déplacemen­t allait être périlleux. Je me répète, mais ça compte pour moi aujourd’hui car c’était un match d’hommes et à l’extérieur. C’est dans ces conditions que l’on teste les groupes, et sincèremen­t aujourd’hui je suis très fier de mon équipe. J’ai hâte de la suite.

Pouvez-vous nous raconter la dernière séquence défensive durant laquelle vous les faites reculer, jusqu’au ballon gratté par Antoine Dupont ?

C’était pas simple ! Je n’avais plus beaucoup de lucidité à ce moment là, mais on a rien lâché. J’ai été soulagé de voir que l’on avait récupéré le ballon, mais avant cela on a enchaîné les tâches et les plaquages. Quand le ballon est sorti, ce fut un immense soulagemen­t. Cela a tapé très fort tout au long de la partie et c’est pour cela que l’on est aussi heureux.

Que s’est-il passé en touche pendant les trente premières minutes ?

Nous avons été défaillant­s sur les premiers lancers en touche, et les Irlandais ont bien défendus. Le positif, c’est que nous ne nous sommes pas affolés. On a su garder de la maîtrise et reprendre pied à mesure que le match avançait. On va travailler sur ce secteur.

La remise des maillots fut-elle un moment fort pour la soixantièm­e cape de Gaël Fickou ?

Ce fut un moment fort oui. Vous savez,

Gaël est quelqu’un de très important dans le groupe. C’est un joueur estimé, très respecté qui colle parfaiteme­nt avec la mentalité du groupe. C’est plus qu’un cadre, c’est un taulier. Je suis très heureux d’avoir pu partager ce moment avec lui. Chapeau à lui pour tout ce qu’il fait au quotidien, car son rôle ne se limite pas au terrain. Je suis très heureux de pouvoir jouer avec lui.

Vous avez parlé de l’âpreté de ce match, était-ce le match le plus dur que vous avez disputé jusqu’alors ?

Si l’on parle du Tournoi 2021, ce fut le match le plus dur. Les Irlandais nous ont fait la guerre partout : dans les rucks, dans les airs, sur les contacts… On savait à quoi nous attendre, et nous y étions préparés mais cela ne fait pas tout. Après, il faut le vivre. Ce fut très intense et ce match fait partie des plus durs que j’ai joué. C’est pour cela que je suis très heureux et très fier d’en sortir vainqueur. C’est une étape de plus que ce groupe vient de franchir. Gagner à l’Aviva, ce n’est pas rien. On avance. On ne s’enflamme pas, on reste serein, mais on poursuit notre chemin.

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