« Quand tu as des intentions de jeu, tu as forcément du déchet »

GEOFFREY DOUMARYOU (centre de La Rochelle), DE RETOUR APRÈS UN MOIS D’ABSENCE, A RÉALISÉ UNE PERFORMANCE REMARQUÉE. IL A GRANDEMENT PARTICIPÉ À LA VICTOIRE DES SIENS SUR LA PELOUSE DE MAYOL.

On imagine que ce succès face à un concurrent direct va vous faire le plus grand bien ?

Plus qu’une victoire face à un concurrent, c’est surtout un succès à l’extérieur. Au classement, cette victoire nous fait du bien, nous remet un peu sur le droit chemin, d’autant que c’est un match assez abouti. La semaine dernière, contre le Racing, nous avions bien joué sans gagner. Cette fois, nous avons bien joué, et nous avons gagné. C’est très positif.

Au-delà du succès, comment analysez-vous la performance de l’équipe ?

Il y a toujours des choses à gommer, mais quand tu as des intentions de jeu, tu as forcément du déchet. En première période, nous avons laissé passer des occasions, moi le premier, mais nous sommes parvenus à rester sérieux, à garder notre ambition de jeu, alors même que nous avions le vent dans le dos en deuxième mi-temps. C’est plutôt une belle victoire pour nous.

Vous êtes-vous servis de la frustration suite à la défaite contre le Racing 92 (22-26) ?

Pas plus que cela : nous avons simplement revu le match, ce qui nous a permis de constater que nous avions donné des points facilement, notamment sur des touches lobées. Nous avons essayé d’être plus consistants sur la conquête et les sorties de camp. On sait que si tout le monde est dans le même état d’esprit, nous sommes capables de faire de belles choses.

Votre défense, la meilleure du Top 14, est parvenue à priver Toulon de solution…

Ils nous ont mis en difficulté sur les ballons de récupération. Dans le premier acte, il y a eu quelques turnovers, ce qui a rendu une première mi-temps un peu fofolle (sourire). Et même si je pense que c’était plutôt agréable à regarder, nous avons été un peu en difficulté. En revanche, sur le jeu placé, nous avons répondu présents. Et en deuxième période lorsqu’ils ont eu moins de ballons de turnovers, nous avons senti que nous étions en place.

Aviez-vous identifié l’absence de leurs buteurs habituels dans le jeu courant, Belleau, Serin, Carbonel et Paia’aua ?

Pas plus que ça, car c’est une équipe qui ressort beaucoup par du jeu au pied de 9. En ce qui concerne l’animation, ils ont replacé Nonu à l’ouverture qui a, je trouve, plutôt fait un bon match. On savait qu’ils étaient costauds, qu’il fallait les déplacer, et pour ce faire nous nous sommes davantage concentrés sur notre jeu.

Qu’est-ce qui a changé dans votre jeu par rapport à votre défaite contre le Racing 92 ?

Nous avons été meilleurs sur les sorties de camp et la conquête proche de notre ligne. Puis nous ne nous sommes pas affolés. En première mi-temps, nous avions des occasions que nous n’arrivions à concrétiser. À force, cela aurait pu nous frustrer, mais nous avons été très positifs dans la mentalité, et nous sommes parvenus à ne pas cogiter, ce qui nous a permis de repartir de l’avant. Souvent, on a tendance à baisser la tête, à s’énerver contre soi-même, contre les autres, ce qui créé un engrenage assez négatif. Là, nous avons relevé la tête, nous sommes repartis de l’avant en faisant des séquences intéressantes, et ç’a payé.

Les victoires de Toulouse, de l’UBB et du Racing vous avaient-elles mis une forme de pression ?

Devant, ça avance, alors si tu veux rester collé au classement, il faut gagner. C’était donc un match intéressant, qui ressemblait à ce que l’on peut vivre lors des phases finales. Ce sont des matchs durs, âpres, où il faut être précis. C’est dans ces matchs qu’il faut être bons.

Propos recueillis par Pierrick ILIC-RUFFINATTI