Meafou, une nature si généreuse
La génétique est parfois injuste. Ou bien faite suivant le côté duquel on se place. Quoi qu’il en soit, le physique du colossal Emmanuel Meafou, qui renverse tout sur son passage depuis des semaines, ne peut laisser personne indifférent. L’occasion de se rappeler de ce jour de décembre 2018, quand un membre du staff toulousain nous avait confié : « On vient de récupérer un
futur phénomène. » Il faisait référence au deuxième ligne australien, alors à peine âgé de 20 ans, sur lequel les louanges commençaient à pleuvoir avant même qu’il fasse ses premiers pas sur une pelouse de Top 14. Ce fut le cas un an après la confession précédemment évoquée, à savoir le 21 décembre 2019 à Agen. La crainte ? C’est que, malgré un potentiel aussi exceptionnel qu’évident, il faut parfois se méfier avec ces garçons dotés d’un pouvoir surnaturel. Les Toulousains sont bien placés pour le savoir puisqu’ils ont vu passer, voilà quelques années, l’incroyable Edwin Maka dont, après des aventures également ratées au Racing et à Bayonne, on se demande encore comment il s’est retrouvé aujourd’hui aux oubliettes. Les prédispositions sont une chose, la réalité en est une autre. Alors, il convenait de faire preuve de prudence avec Meafou. C’est encore vrai d’ailleurs mais force est de constater que ce garçon est en train de prendre une dimension nouvelle. Si quelqu’un cherchait le successeur de Joe Tekori à Ernest-Wallon, il peut être certain de l’avoir trouvé. « Manny
a été énorme », confiait Médard vendredi soir après le match. C’est indéniable. Sa puissance et son aisance ballon en mains furent encore à couper le souffle, et il en a même profité pour inscrire son quatrième essai cette saison. Si Meafou continue sur cette voie-là, attention des dégâts…