Lam fatale de l’UBB
BORDEAUX-BÈGLES - STADE FRANÇAIS APRÈS PLUSIEURS MOIS D’ADAPTATION, L’AILIER NÉO-ZÉLANDAIS BEN LAM S’AVÈRE DE PLUS EN PLUS FACILEMENT TROUVÉ PAR SES PARTENAIRES DE L’UBB. ET C’EST TOUT LE JEU OFFENSIF DES GIRONDINS QUI S’EN RESSENT, PORTÉ PAR L’IMMENSE POTENTIEL PHYSIQUE DU « REMPLAÇANT » DE SEMI RADRADRA, AINSI QU’ON L’A ENCORE CONSTATÉ FACE À PARIS…
Un mot, pour commencer, sur la terrible faiblesse de cette formation parisienne en déplacement, qui vient de concéder sa quatrième défaite à plus de 30 points en quatre déplacements. Un assemblage qui n’a d’équipe que le nom, maladroit, indiscipliné, où le malaise est plus patent que jamais, illustré par un Joris Segonds particulièrement inoffensif, à dix mètres de la ligne d’avantage et sans autre solution que d’envoyer de longues passes sautées si lisibles pour la défense. Face à une si piètre opposition, l’UBB peut-elle dès lors tirer des conclusions valables de ce match ? On jurerait tout de même que oui. Parce qu’en dépit de nombreuses absences, notamment au milieu du terrain, l’équipe de Christophe Urios se construit de week-end en week-end des certitudes offensives. La première d’entre elle étant qu’après des débuts poussifs, les Girondins parviennent enfin à utiliser à plein leur arme fatale Ben Lam. L’histoire n’était pourtant pas gagnée d’avance. Tout simplement parce que le Néo-Zélandais a été recruté pour remplacer le phénomène Semi Radradra en tant que facteur X de l’équipe, sans occuper le même poste. Son rôle d’ailier l’écartant d’autant plus du coeur du jeu que l’ancien jouer des Hurricanes demeure un ailier à l’ancienne, perpétuellement collé à sa ligne de touche, ce à quoi ses partenaires ont mis du temps à s’adapter…
URIOS : « ON A COMPRIS QU’IL FALLAIT
LUI METTRE LE BALLON DANS LES POGNES »
Il fallut pour cela exactement trois mois, jusqu’à ce premier éclair réalisé dans le money-time observé du côté de Montpellier, qui servit de déclic tant pour Ben Lam que pour ses partenaires. « Ça m’a pris un peu de temps pour être à l’aise, avouait Lam en début d’année. C’est toujours dur de s’adapter à un nouveau style de jeu, un nouvel entraîneur et de nouveaux joueurs. Pendant un moment, j’étais perdu pendant certaines périodes au milieu du match, où les gars étaient sous pression et commençaient à parler en français et je perdais quelques éléments dans la traduction. Je pense que ça commence à s’arranger. J’apprends comment les autres joueurs jouent et je m’y adapte. »
Toutefois c’est surtout la réciproque qui s’est vérifiée, ainsi synthétisée par Christophe Urios. « Il fallait qu’on apprenne à jouer avec lui, et on a compris qu’il fallait lui mettre le ballon dans les pognes. » En clair, aller chercher l’ailier le plus rapidement possible, plutôt d’attendre de lui qu’il vienne se proposer…
Ce parti pris ? Il ne va pas sans déchet, ainsi qu’on a encore pu l’apercevoir contre Paris, où l’on vit parfois ses partenaires se précipiter. À l’image de Marco Tauleigne l’envoyant au casse-pipe sur une remontée de renvoi aux 22, où de Jean-Baptiste Dubié envoyant une passe « ave maria » à l’aveugle… Sauf que ce déchet se réduit de match en match, et que « l’arme à gauche » de l’UBB s’avère de plus en plus facilement trouvée par ses partenaires…
OFFLOAD DÉCISIF ET ESSAI « LOMUESQUE »
Ainsi, après un match référence réalisé au mois de janvier face à Toulon, Ben Lam a une nouvelle fois fait parler la poudre contre le Stade français. D’abord en offrant à Ben Botica un essai tout cuit d’une passe après contact superbe après un bon travail de Guido Petti, puis en inscrivant le sien d’une charge « lomuesque » qui a fait bien plus que laisser entrevoir son immense potentiel physique, en envoyant valdinguer le pauvre Arthur Coville comme un vulgaire Mike Catt. Un exploit synonyme de bonus offensif pour l’UBB, mais qui témoigne aussi de l’importance toujours plus croissante prise par Ben Lam dans le jeu de son équipe. Et on n’en est encore probablement qu’au début…