Midi Olympique

Très diminué, Paris s’enlise

STADE FRANÇAIS LES DÉCLARATIO­NS PRÉALABLES NOUS FAISAIENT CRAINDRE LE PIRE. IL S’EST PRODUIT. CETTE ÉQUIPE AVAIT TROP D’ABSENCES ET PAS ASSEZ DE RIGUEUR. FATAL !

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Ce désastre, on l’a vu venir de loin. Les propos de Gonzalo Quesada dans la semaine n’auguraient rien de bon : « À l’heure où je vous parle, on n’a pas de quoi présenter 23 joueurs. Je suis vraiment inquiet… Surtout en première ligne et au centre. On va tester les joueurs d’ici samedi. »

Les supporters parisiens et ceux qui préfèrent les matchs à suspens espéraient un coup d’intox. Mais il n’en fut rien. Le Stade français ne fut qu’un comparse à Bordeaux : une seule occasion d’essai pour les « soldats roses », à la 65e. Ils n’ont même pas trouvé un ou deux cartons jaunes derrière lesquels se réfugier. Ce 44-6, ils l’ont encaissé à la régulière. Une statistiqu­e le résume, le déficit de pénalités à la pause, 6-2 en faveur des Bordelais. Il faut être très fort pour renverser une telle tendance. Mais avec quinze absents, la messe était sans doute dite d’avance. « On ne va pas trop parler. Ça ne sert à rien de tout expliquer. On ne va pas se chercher d’excuses. On va se taire. On va rentrer gentiment sur Paris pour se remettre au travail », a commenté Julien Arias, souriant, mais très avare de confidence­s. « À la 60e, on s’est raccroché à l’idée de priver l’UBB du bonus offensif. Mais au final, on a encaissé deux essais de plus. On connaît le Top 14, il y a des hauts et des bas, nous étions très bien en novembredé­cembre. Depuis janvier, nous sommes dans le dur. »

UN FATALISME COUPABLE

On a senti dans les propos du demi de mêlée Arthur Coville qu’il y avait dans le groupe une certaine acceptatio­n de la malchance, une fatalité qui l’irrite au plus haut point. Il sous-entendait que, même avec une équipe amoindrie, son club ne pouvait pas prendre une telle valise. Question de rigueur forcément, le rugby, c’est aussi subir les temps forts adverses sans se laisser aller. « Tout ce que je sais, c’est qu’on donne énormément de points. Et ça se répète de week-end en week-end. Ça fait même des années qu’on vit ça. Ça ne peut plus durer de donner des points gratuiteme­nt, surtout en début de match, comme si c’était destiné à donner confiance à l’adversaire. Vous avez vu la différence avec eux ? Ils étaient cliniques, ils ne faisaient aucune faute stupide… » Un de ses réponses cingla : « Vous me parlez de prise de conscience au sein du groupe ? J’en ai connu des prises de conscience par le passé, beaucoup même… ».

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