« Même s’il est infime, on veut entretenir l’espoir jusqu’au bout »
PATRICK BUISSON (Vice-président de la FFR en charge du rugby amateur) IL LÉGITIME LE CHOIX D’AVOIR REPOUSSÉ LA DÉCISION AU 26 FÉVRIER, TOUT EN POINTANT DES PISTES DE REPRISE EN CAS (DE PLUS EN PLUS PROBABLE) DE SAISON BLANCHE POUR TOUTES LES DIVISIONS FÉD
Le rugby amateur attendait fermement d’être fixé sur l’avenir de ses saisons ce vendredi. Pourquoi avoir décidé de retarder votre décision une fois de plus ?
Il n’a pas été question de surseoir : nous avons tenu la posture qui est la nôtre depuis le début de la crise, qui veut que tant qu’il reste un espoir même infime, on n’annoncera pas de saison sans montée ni descente. Nous avons déterminé le 26 février pour prendre une décision ferme et définitive, tout simplement parce qu’il nous apparaît qu’il s’agit de la date limite pour reprendre nos compétitions dans des conditions « normales ». Bien sûr qu’au vu de l’évolution de la pandémie, il y a peu de chances pour que les nouvelles soient plus favorables au 26 février. Mais même s’il est infime, on veut entretenir l’espoir jusqu’au bout.
Pourquoi le 26 février, donc ?
Pour renouer le fil d’une saison avec des montées et des descentes, il faudrait reprendre les matchs au 1er avril, donc l’entraînement au 1er mars puisque notre protocole prévoit quatre semaines de réhabilitation en stade 5 et 6 d’avant la reprise de la compétition. Le 26 février s’est donc imposé puisqu’il s’agit du dernier vendredi avant le début du mois de mars. La décision sera cette fois-ci ferme et définitive.
La Fédérale 1 sera-t-elle logée à cette enseigne ?
Oui. On sait que les clubs de Fédérale 1 avaient l’espoir de pouvoir reprendre la compétition. Malheureusement, de par leur statut qui n’est pas le même que celui des clubs de Nationale, ces clubs sont soumis aux règles décidées par l’État, comme ceux de Fédérale 2 et 3… Ils ne pourront donc pas reprendre avant début avril, comme les autres clubs.
Repousser votre décision va forcément générer de la frustration chez des clubs qui n’attendent plus qu’une chose : être fixés.
Je sais qu’on nous le reproche mais comme je vous l’ai dit, on a voulu rester fidèles à ce qui est notre ligne de conduite depuis le début : tant qu’il reste une bribe d’espoir, on ne veut pas prendre de décision précipitée. C’est frustrant pour beaucoup de monde mais on est désormais à moins de deux semaines d’une décision ferme et définitive.
Sachant que les clubs sont dans l’attente depuis le 25 octobre, quelques jours d’attente supplémentaires ne changeront
malheureusement pas grand-chose.
On imagine que ces deux semaines vont vous permettre de vous mettre en relation avec les Ligues régionales pour élaborer des plans B, voir des plans C, en cas de saison blanche…
C’est l’idée, oui. Si on devait être amené à prendre la décision d’une saison blanche, le principal objectif deviendrait de relancer l’activité rugby. Dans cette optique, on s’est d’ores et déjà rapproché des Ligues régionales pour voir quelles sont les possibilités en matière de compétitions locales, sachant que toutes les Ligues ne sont pas égales en ce qui concerne la densité de clubs. On va donc prendre le temps de voir ce qu’il est possible d’imaginer sachant que, là encore, on sera soumis aux évolutions de la situation sanitaire…
Cela semble sans fin…
C’est pourquoi une autre décision importante qui a été prise lors de ce Bureau Fédéral : dans tous les cas, on ne décalera pas la fin de la saison 2020-2021. Pourquoi ? Parce qu’on ne veut surtout pas impacter la saison prochaine qui, nous en sommes persuadés depuis l’arrivée du vaccin, sera une bonne saison, qui pourra se dérouler dans des conditions normales.
« Si on devait être amené à prendre la décision d’une saison blanche le 26 février, l’objectif deviendra de relancer l’activité rugby en nous rapprochant des Ligues Régionales. »
À ce titre, envisagez-vous la création d’un passeport vaccinal pour reprendre une licence la saison prochaine ?
Nous sommes une Fédération soumise au droit du sport et dans cette mesure, nous sommes tenus de suivre les directives du gouvernement. Aujourd’hui, pour pratiquer le sport, aucun vaccin n’est obligatoire. Si nous ne recevons pas de directives, on n’obligera personne à se faire vacciner, parce qu’il y a des libertés individuelles à respecter. En revanche, si le gouvernement impose des mesures, on s’y soumettra. Vous savez, il y avait un monde d’avant, qu’on n’appréciait probablement pas à sa juste valeur. Concernant le monde d’après, nous n’avons malheureusement aucune certitude…