Midi Olympique

Un ancien ministre à la conquête de la Ligue

DIDIER GUILLAUME, ANCIEN MINISTRE DE L’AGRICULTUR­E FAIT PARTIE DES FAVORIS À LA SUCCESSION DE PAUL GOZE, AU MOMENT OÙ LA TROISIÈME VOIE S’APPRÊTE À NOMMER UN RIVAL À VINCENT MERLING ET ALAIN TINGAUD.

- Par Marc DUZAN

La semaine dernière, le président de Colomiers Alain Carré évoquait sur Rugbyrama.fr avoir été sollicité par plusieurs présidents afin de réfléchir à un projet parallèle à ceux présentés par Vincent Merling et Alain Tingaud, les deux candidats déclarés à la succession (prévue mimars) de Paul Goze, l’actuel président de la ligue profession­nelle. Aujourd’hui, on en sait un peu plus sur les contours du programme de cette troisième voie. D’abord, si l’on en croit le pdf de vingt-huit pages présentant le projet et envoyé aux présidents du rugby pro la semaine dernière, les seize clubs réunis autour de Thomas Lombard et Didier Lacroix, les co-leaders du parti, sont les suivants : Colomiers, Biarritz, Provence, Vannes, Valence-Romans, Béziers, Oyonnax, Perpignan, Carcassonn­e, Paris, Pau, Toulouse, Bordeaux-Bègles, Agen, Montpellie­r et Toulon. Mais peuton avoir une confiance aveugle en ce fascicule ? Et sont-ils vraiment seize ? De fait, Vannes et Colomiers auraient pris leurs distances vis-à-vis du projet quand Grenoble, Rouen voire Lyon, tous initialeme­nt « pro Merling », considérer­aient au contraire la troisième voie avec un oeil nouveau. Quant à Laurent Marti, dont le club est aussi représenté dans la fresque, il aurait récemment réfuté faire partie du programme en question. Mais en vérité, Marti est à ce point hermétique à Vincent Merling qu’il est loin d’être insensible à la contre-propositio­n des seize.

LE PREMIER PAS VERS UN TOP 12 ?

Cette troisième voie, de « philosophi­e fédérale », puisque c’est ainsi que la définit l’un de ses membres, prône un rapprochem­ent clair avec le vaisseau amiral du rugby français (la FFR) et souhaite en finir avec les querelles intestines rongeant le rugby français depuis trop longtemps, notamment au sujet de la libération des internatio­naux. Ainsi, le nouveau président de la Ligue Nationale de Rugby deviendrai­t de facto vice-président de la FFR et serait chargé, aux côtés de Bernard Laporte et Serge Simon, de faire du « Top 14 le plus grand championna­t au monde. » Si le programme est séduisant, ses opposants (Jacky Lorenzetti, Simon Gillham, Pierre-Yves Revol…) reprochent aux seize (?) dissidents de « se vendre » à l’organe fédéral, lequel ne manquera pas de les « Vassaliser » avant de monter un Top 12. Par ailleurs, convenons que si les clubs avaient dans un premier temps fermé la porte au poulain déclaré de Bernard Laporte (Jean-François Fonteneau), l’organe fédéral a eu le talent de revenir par la fenêtre, s’assurant d’abord d’une possible majorité avant de promouvoir un candidat. Celui-ci, dont le nom sera dévoilé ce lundi, pourrait être l’ancien ministre de l’Agricultur­e Didier Guillaume, l’ex boss du Stade français Max Guazzini ne faisant pas l’unanimité parmi les membres de la troisième voix. Guillaume, à la fois proche du pouvoir fédéral et de certains présidents (Didier Lacroix, notamment) aurait au moins le mérite de faire le lien entre les deux entités. Hier, les noms de Bernard Pontneau (Pau) et Thierry Emin (Oyonnax) circulaien­t aussi, mais avec moins de conviction. Pourquoi le candidat des seize aurait aux yeux de ses soutiens une chance de s’imposer, au juste ? Parce qu’il serait porté par un grand nombre de présidents, d’abord. Et qu’il s’appuierait aussi sur les voix dont dispose la fédération dans le scrutin. Rappelons qu’en 2012, ce sont les voix fédérales portées, entre autres, par le vice-président de la FFR Michel Palmié, qui avaient fait basculer le vote en faveur de Paul Goze, alors au coude à coude avec Max Guazzini. Mais au jeu des alliances et des petits meurtres entre amis, il peut encore se passer mille choses d’ici la mi-mars…

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